GAIMAN, Neil : American Gods
Ombre, détenu modèle, est remis en liberté, après avoir purgé trois ans de prison (soit la moitié de sa peine). Mais le sort s’acharne sur lui et deux jours avant sa sortie il apprend que sa femme et son meilleur ami son morts dans un accident de voiture. Il prend donc dès sa sortie l’avion pour Eagle Point qui est finalement détourné par un violent orage vers Saint Louis. De là il arrive finalement à trouver une place pour arriver à destination. Au cours de ce second vol il rencontre Monsieur Voyageur qui semble connaître beaucoup de choses sur Ombre et qui va lui proposer de travailler pour lui. Ombre finira par accepter la proposition, ce qui va faire prendre un tournant décisif à sa vie.
Road movie américain alliant mythes théologiques anciens et modernité consumériste, ce roman tout à fait original est extrêmement prenant. On suit les péripéties d’Ombre et l’on découvre en même temps que lui une autre réalité du monde dans lequel il vit. On est ainsi petit à petit initié aux règles d’un monde où cohabitent les individus et la personnification de leurs croyances qui ont évoluées avec les sociétés.
Ce roman est un petit bijou et l’histoire est à la fois surprenante et extrêmement bien écrite. J’aurais pourtant aimé que Gaiman développe de manière un peu plus approfondie et plus critique les anciennes et les nouvelles croyances qu’il évoque et l’aspect parfois paradoxal du passage de l’une à l’autre, voire de leur coexistence. Je sais que cette remarque relève peut-être un peu du détail… mais c’est aussi parce que lorsque je m’attaque à un Gaiman je mets forcément la barre très très haut et du coup je suis beaucoup plus exigeante et plus facilement frustrée…
Petit bémol également en ce qui concerne le rythme adopté par l’auteur avec une belle longueur au milieu de l’ouvrage qui nous laisse piétiner avec rage… Cependant la fin de l’ouvrage qui est remarquable nous fait oublier ce petit passage à vide.
Donc à lire d’urgence si ce n’est déjà fait.
EVa