PEVEL, Michel : WIELSTADT.
1620 : Catholiques et Protestants se disputent le Saint Empire Romain Germanique : C'est la Guerre de Trente Ans. Dans ce pays ravagé par le conflit, une ville est miraculeusement préservée : Wielstadt. Cela provient vraisemblablement du fait que depuis toujours l'opulente cité est protégée par le dernier grand dragon d’Occident aussi bien des attaques extérieures que des débordements intérieurs.
Le héros de cette série est le Chevalier Kantz, homme au passé plus que mystérieux. Son adversaire est l’Ombre, manifestation maléfique ou démoniaque sous toutes ses formes. Ses armes sont l'étrange rapière qui pend à son côté et le pentagramme qu'il porte gravé dans sa main gauche.
Une célèbre malédiction énonce : puissiez-vous vivre une époque intéressante; c'est le cas pour notre héros : On s'y bat de quarte et de sixte contre des bretteurs pas toujours humains et on y déjoue de sombres complots. Outre un dragon, on peut y croiser une fée-demoiselle aux ailes de papillon, un satyre tenant une auberge, un nain travaillant dans une imprimerie et la Dame Rouge sorte de Pythie Wielstadter. L'époque est aussi à la Cabbale, l'alchimie, elle est celle où apparaît une célèbre société secrète : Les Roses-Croix. Quand on sait que les Templiers sont réapparus avec les invasions ottomanes et que les démons foulent cette terre, on a les ingrédients nécessaires à un intéressant menu.
Alors pour filer la métaphore culinaire, la sauce prend-t-elle ? L'auteur réussit avec des ingrédients simples mais souvent utilisés. Les condamnés reviennent toujours d'entre les morts pour ce venger de leurs bourreaux (Tome 1 : Les Ombres de Wielstadt.), les démons invoquent toujours des trinités de spadassins masqués (Tome 2 : Les Masques de Wielstadt.) et les nuits sont toujours emplies d'assassins qui découpent les visages de leurs victimes pour s'en affubler (Tome 3 : Le Chevalier de Wielstadt. ) ; Un classicisme scénaristique qui trouve son originalité dans les personnages qu'il présente et les péripéties qu'il fait vivre au héros. Malgré ces ingrédients, l'auteur évite de tomber dans les préparations lourdes où l'on se retrouve à déguster des pavés indigestes mêlant méandres politiques des sociétés secrètes et recherches érudites dans de vieux opuscules poussiéreux. Les plats sont léger et digestes qui se dégustent parfaitement en période estivale. On y trouve avec bonheur intrigues " à la Dumas " comme le dit l'auteur et ésotérisme simple mais intéressant.
On peut cependant regretter que Plevel use aussi souvent du " Copier / Coller " qui font que certaines descriptions sont identiques d'un tome à l'autre. Il vaut donc mieux ne pas déguster ces plats l'un derrière l'autre pour éviter un étrange goût de déjà vu. Respectez quand même l'ordre...
Pacman.