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E-maginaire
15 juin 2008

DICK, Philip, K. : Blade Runner (Do Androids Dream of Electric Sheep ?).

Blade_Runner

Pour la plupart des gens, Blade Runner ça sonne comme un grand film de SF, réalisé par un certain Ridley Scott. Et bien pour moi Blade Runner, ça sonne comme un grand moment de lecture de mon dieu de la SF (et pas que de la SF d’ailleurs) : Philip K. Dick.

Oubliez le film sur lequel je me tairai pour ne froisser personne et concentrez-vous sur un texte plein de profondeur et d’ambiguïté. Ce bouquin, un de mes préférés de l’auteur, sort du rapport cliché de l’homme face à sa créature qu’est le robot, comme Asimov a pu le traiter. Il ne s’agit de se demander à quel moment les robots deviennent des entités pensantes, éprouvant angoisse, instinct de survie et autres problèmes existentialistes, mais bien de savoir ce qu’est un homme dans une société post-apocalyptique où la Nature et la socialisation ont quasi disparu. L’homme cherche l’animal et la présence d’un animal domestique est signe d’humanité et de distinction. D’ailleurs le titre original n’est-il pas « Do Androids Dream of Electric Sheep ? ».

Le personnage central se révèle comme souvent dans les ouvrages de Dick un homme plutôt compétent dans son domaine, enclin au doute, quelque peu égoïste et avec une vision de l’avenir à court terme. C’est un livre sombre, profond car il traite de manière originale les angoissent et la lassitude de l’homme, oui oui homme avec un « h » minuscule. Le désir de posséder un animal, un vrai et de s’en occuper guide l’ensemble des activités du protagoniste principal. Le lecteur y verra la symbolique qu’il souhaite. Derrière l’idée de possession d’un animal c’est tout simplement une réflexion sur ce qui fait l’Homme, oui oui ici avec un « H » majuscule. Comme à son habitude, ce sacré Philip K. Dick sait poser et traiter des problématiques de fond sans tomber dans un intellectualisme pompeux ni aboutir à des conclusions péremptoires.

En conclusion, un des meilleurs romans de Philip K. Dick dans lequel est dépeint un homme seul et qui cherche des plaisirs simples, à savoir posséder un animal. Le lecteur trouvera un récit fondé sur l’aventure, l’imaginaire et la réflexion.

Franck 

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Commentaires
F
Je te rejoins complètement Stéphane sur le côté solitaire du héros. On retrouve assez souvent ce schéma dans les bouquins de Kick. Je soupçonne l'auteur de souvent faire un projection de lui-même sur ces héros. On retrouve pas mal de points commun entre la vie de l'auteur et celle de ses héros. D'ailleurs je ne pense pas que le terme héros soit vraiment adapté ;-)<br /> C'est justement cette solitude, cette résignation et cette errance que j'adore dans ses bouquins. D'ailleurs pour ceux qui aiment cette dimension là, il faut absolument lire "les voix de l'asphalte" de Dick. C'est de la littérature générale où le héros à comme par hasard le même métier que Dick quand il l'a écrit, à savoir vendeur/réparateur de télé et de disques.<br /> http://www.lire.fr/critique.asp/idC=51817/idR=217/idG=4<br /> <br /> p.s. : En revanche, je n'ai vraiment pas aimé "le maitre du haut château" qui est un chef-d'œuvre pour beaucoup j'ai l'impression
Z
J'ai dit que Tim Powers avait gagné plusieurs fois le Philip K. Dick award ? <br /> <br /> Zolg.
S
Tout d'abord, bienvenue à toi en tant que new chroniqueur !<br /> Moi je dois dire que j'avais quand même beaucoup aimé le film. Du coup, j'avais tenté le livre et avais été assez surpris de ne pas y retrouver du tout la même histoire ! C'est donc peut être normal qu'ils aient changé de titre puisque ce n'est pas la même oeuvre !<br /> J'avais trouvé le livre assez glacial et désespéré. On a l'impression que le héros est toujours seul au monde avec juste ses pensées. Je dirais que c'était perturbant... comme toujours avec Philip K. Dick ? Cet auteur a une façon d'écrire assez prenante même si elle est assez lente. On entre dans le livre, on se pose des questions et ce ne sont pas des questions optimistes...<br /> Le seul autre livre que j'ai lu de lui (merci Franck et Julie de me l'avoir offert !) est Substance mort qui m'a énormément marqué. Peut être d'ailleurs que je ne vais vous dire ce que j'en pense pour le garder pour une chronique !!<br /> <br /> StepH
Z
Morbleu, oublier le film est pas difficile, j'ai dû le voir il y a une dix-huitaine d'années environs, sur cassette vhs et je me rappelle qu'il y avait beaucoup de reflets dans la télé (à cause de la fenêtre). Le livre, ça doit remonter à un peu moins loin, mais c'est vrai que j'en garde un tout autre souvenir. <br /> Sans revenir sur le contenu, je regrette sincèrement - justement tu en parles - que le titre du livre ait été changé pour un "Blade runner" assez glacial. Voilà, je trouve que lecoup des moutons qui rêvent, c'est beaucoup mieux et ça reflète mieux le livre. Et Blade runner ça fait un peu Terminator, je trouve. <br /> Concernant Philip K. Dick, ben moi c'est un auteur qui me donne toujours des regrets, parce que y en a plein de lui que je voudrais lire et que j'en prends jamais le temps. Ubik m'a un peu déçu, en revanche (j'ai bien dit "un peu"), ça doit être parce que on m'en avait fait tout un charabia. <br /> Le prochain que je veux lire c'est le Maître du haut-château. <br /> <br /> Zolg.
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