Simmons, Dan : Olympos

11 septembre 2008. Enfin, après de longs mois d’attentes, la suite d’Ilium sort au format poche. Un gros pavé de près de 1000 pages ! C’est avec envie que je me jette sur mon exemplaire fraîchement acheté pour connaître la suite des aventures d’Achille, d’Hockenberry, de Mahnmut et des terriens perdus. Après la lecture finalement fastidieuse de cette brique, il m’a fallu tout ce temps pour le digérer et vous dire ce que j’en pense…

Nous avions laissé les troyens, les argiens, les moravecs en pleine guerre. Les humains, quant à eux, avaient réussi à découvrir de nombreux secrets sur leur histoire. On retrouve ici tous les protagonistes quelques mois après leurs dernières aventures. Le temps de se remettre dans le bain et nos héros repartent pour des aventures épiques !

Epiques, effectivement. On part sur les chapeaux de roues, de batailles en batailles, de rebondissements en rebondissements. Chaque fin de chapitre nous laisse sur une scène haletante (un cliffhanger pour ceux qui me permettent des anglicismes). Et chaque début de chapitre résous le problème laissé inachevé pour nous en soumettre un autre. Donc action trépidante et récurrence du Deus ex machina. Au départ, c’est formidable, on rentre dans le livre, on attend la suite… Mais après quelques 300 pages, on se demande si c’est bien nécessaire…D’autant que les chapitres se morcellent de plus en plus à cause de la séparation des divers héros. Finalement, on finit par se questionner : où notre auteur veut-il en venir ? Où sont passées les belles réflexions de Mahnmut et de son ami Orphu ? Où sont les réponses aux questions posées dans le premier tome ? Que se passe-t-il vraiment ? Certes on découvre de nouveaux protagonistes qui nous mènent vers le dénouement mais tout paraît morcelé et sans véritable cohérence ! Le paradis se transforme donc en enfer et seule la qualité d’écriture nous fait tenir le coup. 1000 pages, ça peut être très long…

Malgré tout, on s’accroche, on se dit que l’histoire vaut le coup. Dan Simmons n’est pas n’importe qui. Il écrit bien, il se documente très finement et il y a un aspect littéraire indéniable. Dans ce deuxième tome, il ne convoque plus seulement (!) Proust, Shakespeare et Homère mais ajoute des poètes anglais, Virgile… On perd le compte des références. De plus, ce n’est pas une invocation érudite pédante mais elle sert l’intrigue et s’y mêle complètement. Cependant, la multitude d’auteurs cités appelle aussi une conclusion bien ciselée. Et ce n’est pas du tout le cas. L’action noie d’une part le côté « intellectuel » de son œuvre. D'autre part, c’est la résolution de tous les mystères qui finit par pourrir le beau fruit que nous aurions pu goûter. On a droit finalement à une sorte de « tais toi c’est quantique » à chaque question soulevée… La réponse ne me semble pas des plus inspirées (et ce ne sont pas mes amis rôlistes qui vont me contredire !) !

Au bilan, Olympos aurait pu être un chef d’œuvre. Malheureusement, au moins 500 pages de ce livre masquent ce qui faisait, selon moi, l’intérêt du premier tome. On finit par se lasser et ne plus chercher à comprendre. On aurait pu dire que les fans d’actions s’y retrouveraient mais l’utilisation invraisemblable de Deus ex machina nuit aussi à ce côté de l’intrigue. Et je ne vous parle même pas de l’explication de la fin du monde humain à l’ancienne qui frôle vraiment le ridicule et le dangereusement Bushiste… Pour me réconforter, je tente son nouveau roman d’horreur : Terreur. Je vous dirai si Dan est vraiment tombé du côté obscur !

StepH

Comments

[Zolg]

Ah voilà, pas facile tout ça; moi je répète que j'ai jamais vraiment accroché Simmons, bon c'est plus facile après ça... Quel dommage, cela-dit !!! Ta critique du premier tome mettait l'eau à la bouche. Tant pis.
Pour les "références ciselées qui se mêlent et servent l'histoire", ben t'as déjà envisagé de lire Tim Powers ...?
Quoi, je me répète ?

Zolg.