PICARD, Geoffrey ; CROC ; BENOIST, Nicolas et al. : C.O.P.S
Faisons un
grand écart conceptuel ; " Rêve de Dragon ", 1993 ; " C.O.P.S
", 2003. Bien plus que des concepts de base complètement différents, dix
années séparent ces deux oeuvres. Un homme seul, à l'imagination féconde face
au travail foisonnant d'une " Dream Team " de l'autre. En un seul
ouvrage, GERFAUT capte votre imagination. C.O.P.S ne vaut que par la somme de
ses suppléments. Je vous ai parlé du premier précédemment. Parlons du second
maintenant.
2026,
poussée par la forte poussée ultra-moraliste des années Bush et des réformes
liberticides engagées après le fiasco de la présidence d'Hillary Clinton (pas
d'obamania en perspective en 2003 ...), la Californie déclare son indépendance
de l'Union. L'état souverain, prenant la place de l'Italie au G8, devient le
havre de toutes les libres expressions, des plus saines : Respect de
l'homosexualité ou des communautés, au plus inavouables : Dérives extrémistes,
sectaires ou criminelles. Afin de pallier à la disparition d'une police
fédérale et de sortir des guerres internes résultant de l'hyper-spécialisation
au sein du Los Angeles Police Departement, un partisan de l'indépendance
propose la création du C.O.P.S. La Central Organisation For Public Security se
veut une brigade d'élite, composée de flics tirés sur le volet, issus de toutes
les divisions du L.A.P.D. Pouvant se saisir de toutes les affaires impliquant
plusieurs services ou des sujets sensibles. Dotée d'une identité visuelle
significative (Le masque et l'arme particulière qui sont en couverture du livre
de base), le C.O.P.S est le service de super-flics dont ont besoin les
Angelinos élevés dans le culte de l'image et du héros moderne. Le cadre paraît
alléchant, mais la réalité est plus cynique car sous le chaud soleil, libre
expression rime souvent avec pire des excès où la vie se monnaie et les trafics
en tout genre vont bon train. Les affres de la criminalité et ses vilains
garçons sont largement documentés dans la " première saison " de ses
suppléments.
La première
saison est toujours bonne. Ici le crime nous ai proposé dans toute sa splendeur
et sa complexité, drogues new-age, mafieux entre tradition et modernité... et
apparition des premiers mystères. Le deuxième saison est celle des sphères
d'influence propre à amener leur petites complications : Les médias, les
politiques, le travail semble être un peu moins fouillé mais les coins du voile
sont encore un peu plus soulevés. Vous pouvez alors décider de vous arrêter là ?
Le meilleur pour faire vivre un L.A. Entre sunlight et ténèbres est derrière
vous. On poursuit parce qu'on est accroc et la descente est rude, de moins en
moins d'infos générales, mais les révélations sont maintenant à portée de
mains, connaissant des rebondissements pas toujours amenés de façon heureuse :
le grand tournant conduisant les flics de L.A. a vivre le tournant majeur de la
" série "... sur Mars. La quatrième saison met fin à l'histoire d'une
façon très abrupte.
Au fur et à mesure de la lecture de suppléments s'est opéré en moi un basculement. Je me suis demandé si je me trouvais en présence d'un jeu de rôle ou d'une oeuvre littéraire collective ?
Dans le
premier cas de figure, l'énorme masse d'informations à presque de quoi
décourager. Il faut avoir la maturité d'un joueur expérimenté pour appréhender
et transmettre cette somme. Mais il faut aussi l'enthousiasme et le temps-libre
de la jeunesse pour pouvoir en profiter. Dans le second cas, on peut peut-être
regretter que les auteurs nous offre un florilège d'infos un peu rigide, de
données superflues. Mais dans un cas comme dans l'autre, je ne peux que saluer
les qualités qui m'ont amené à mener l'enquête jusqu'à son dénouement et le
courage et le talent dont ils ont fait preuve pour oser tout balayer à la fin.
Mais
peut-être existe-t-il une voie entre les deux, une piste que je n'ai pas
correctement exploitée...Tentez votre chance comme joueur et si vous devenez vraiment
accroc, vous trouverez quelqu'un sur le Web, déçus, qui vous fera un bon prix
pour le tout.
Pacman.