Vite vu, vite lu : Juin 2009
Le Dernier Magicien de Megan Lindholm alias Robin Hobb.
Dans la ville de Seattle, le Magicien, qui a oublié son nom, erre depuis des siècles – ou bien quelques mois seulement – et nourrit « ses » pigeons avec un sachet de pop-corn vieux de plusieurs années. Partie intégrante de la ville, il en connaît les moindres recoins secrets, les détours cachés, et vit sa vie, tranquillement, croisant de temps à autres les autres « enchanteurs » de la cité. Mais voilà qu'arrive un démon à sa poursuite, ou bien une partie de lui-même, le redoutable « Mir ». En le fuyant, le magicien ignore qu'il court droit à sa perte.
Je n'avais jamais lu Robin Hobb, et en ayant à plusieurs reprises entendu dire le plus grand bien, je me suis décidé à me lancer à sa rencontre par l'intermédiaire de cet opus d'urban fantasy tout ce qu'il y a de plus classique.
Au final, je suis plutôt déçu ; si le livre se laisse lire, le style est assez neutre, voire répétitif, les personnages relativement brouillons, et l'auteure, à force de fausses-vraies pistes entre lesquelles elle semble ne pas parvenir à choisir, finit par se perdre elle-même, et son lecteur avec. On assiste en conclusion à une jolie redondance de fins désordonnées et presque incohérentes, et si je dois avouer que je ne regrette pas non plus complètement de l'avoir lu, je doute de me relancer un jour dans un autre Robin Hobb.
Super Zolg
L'Univers à l'envers de Phillip José Farmer.
Jack Cull, ancien ingénieur électronique, est mort récemment dans un accident de voiture ; cela ne l'empêche pas de se retrouver dans un étrange enfer peuplé de nombre de ses contemporains, et de bien d'autres encore, gens venus du passé ou du futur. Un enfer où des nuages de « manne » se baladent dans les airs, servant de nourriture à la population, et où les arbres de Roc, seule végétation connue, constituent avec la pierre brute dont sont faits tous les meubles et immeubles, la principale matière première de cette société relativement bien organisée. Les démons sont là aussi, mais du fait de leur infériorité numérique, ils sont devenus les esclaves des humains – ces humains qui ne peuvent plus mourir : Jésus lui-même intervient, sortant d'une ambulance, pour les ramener à la vie lorsqu'un malencontreux incident les fait succomber. Jack, qui travaille dans la puissante administration de « L'inter », n'est cependant pas au bout de ses surprises quand il découvre, se réfugiant dans les égouts en compagnie du mystique Fyodor (lequel emporte avec lui la tête de Jésus décapité par la foule en furie) et de la belle arriviste Phyllis, les immenses galeries inexplorées, et qu'un véritable cataclysme l'en expulse soudain...
J'avais beaucoup aimé « La nuit de la lumière » et ses nombreuses images hallucinantes ; c'est peut-être pour cela que je suis un peu resté sur ma faim avec « L'Univers à l'envers » – mais je me dis que je suis bien sévère : Farmer, maître de l'oxymore s'il en est, livre ici une œuvre au rythme parfois un peu lourd, et dont les personnages sont souvent agaçants et peu attachants, mais qui est bourrée de trouvailles. On oscille au fil des pages entre le fantastique, la hard-S.F et la métaphysique ontologique (il faut le faire !), dans un univers un peu âpre mais aux images fascinantes – on pense souvent aux illustrations de Wojtek Siudmak. A tenter, donc, pour ceux qui se sentiraient intrigués, d'autant que scénaristiquement, l'histoire réserve son lot de surprises
Super Zolg
Witchling de Yasmine Ganelorn.
La Terre (les Etats-Unis ?) ont pris connaissance de
l’existence du monde des fées. Ceci engendre craintes et désirs de la part des
humains. Des fées marchent parmi les hommes. Les sœurs d’Artigo sont des
sang-mélés, nées d’un père fée et d’une mère humaine. Elles font partie d’une
structure « gouvernementale » qui régule et s’occupe de la sécurité
des citoyens de l’Outremonde. Mais elles ne sont pas très douées, leur sang
humain altérant leurs pouvoirs féeriques. Ainsi, Camille est une sorcière mais
ses pouvoirs ont tendance à déraper. Delilah est un chat garou qui se
transforme au plus mauvais moments. Enfin Menolly est une jeune vampire qui a
du mal à se contrôler. Lorsqu’elles enquêtent sur une affaire de meurtre d’un géant
de petite taille, elles se retrouvent au cœur d’un complot qui risque de mettre
en péril leur monde et celui des humains…
Si le pitch est alléchant, on a bien vite l’impression de
lire un épisode de Charmed… Trois sœurs qui s’adorent aux prises avec des
démons très méchants qui veulent leur faire la peau jusque dans leur belle et
grande maison. Ajoutons à cela des histoires d’amour à rebondissement (qui
vais-je choisir entre le beau ténébreux elfe noir et le malin
renard-garou ? Que faire lorsque le majestueux dragon me fait de
l’œil ?) et la coupe est pleine. Vous n’en n’avez pas assez ? Et bien
Camille ira faire des courses pour des beaux dessous en attendant que des infos
tombent sur la plus grande menace à laquelle ils doivent faire face…
On a beau dire, et au risque de paraître encore une fois
obtus, la bit lit (puisque c’est le genre auquel appartient cette trilogie) me
semble bien être une lecture plutôt féminine. En tout cas cet auteur nous livre
une histoire qui aurait bien mieux eu sa place dans la collection Luna de
Harlequin… Pour vous prouver mes dires, je voulais vous livrer des citations
mais je me dis que ce titre ne mérite pas de prendre une trop grande place…
En un mot, je crois que vous pouvez passer votre chemin,
sauf si vous aimez les histoires de filles…
StepH