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E-maginaire
29 juin 2009

MEIRELLES, Fernando : Blindness

blindness_02Fernando Meirelles est ce que l’on peut appeler un réalisateur engagé. Il a signé la Cité de Dieu dans lequel il nous présente de manière réaliste la vie dans les favelas. Il a aussi adapté avec soin The Constant gardener de John Le Carré. Blindness est sa première incursion dans le domaine du fantastique. Il adapte un roman de l’auteur portugais Saramago (L’Aveuglement chez Point). Cela mérite qu’on s’arrête sur le sujet…

Dans une grande ville, un homme qui conduit perd soudain la vue. Raccompagné chez lui par un petit voleur, il demande ensuite à sa femme de l’ammener chez l’ophtalmo. Ce dernier ne trouve aucune raison à cette cécité. Mais le lendemain, il perd aussi la vue. C’est le début d’une pandémie galopante que personne ne semble pouvoir arrêter. L’Etat se voit donc dans l’obligation de mettre en quarantaine tous les cas qu’il trouve. Le « patient zéro », le voleur, le docteur et bien d’autres se retrouvent donc isolés et livrés à eux-mêmes dans un vieux bâtiment. Mais comment se débrouiller lorsque l’on ne voit plus rien ? Les taches les plus simples deviennent insurmontables. Il faut donc organiser la vie… Heureusement pour les victimes, la femme du docteur, qui semble immunisée, a été mise en quarantaine aussi. Elle va tenter d’aider cette communauté et devenir le témoin privilégié de l’horreur qui peut investir cette prison…

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le sujet est original. C’est peut-être un film catastrophe, qui parle de pandémie, mais on ne meurt pas de cette maladie, on est juste privé du sens que nous utilisons le plus et qui fonde notre société. Cette thématique permet à l’auteur d’aborder une multitude de sujets différents comme le handicap, la société… Certes on retrouve des ingrédients classiques des films catastrophe comme l’inefficacité de l’Etat face à la crise ou bien l’horreur de l’humanité en position de survie, mais c’est bien l’originalité de la maladie qui donne son intérêt au film.

On retrouve la patte du réalisateur de talent. Une belle photographie, des plans bien pensés, apportent un supplément d’âme à ce film. Décidément, Meirelles mérite d’être suivi. Les acteurs, pas forcément des stars (à part Julianne Moore et Danny Glover), nous offrent une prestation juste et parfois touchante.

Là où le bas blesse, à mon sens, c’est que le film s’embourbe un moment dans l’horreur. Si l’on suit le cheminement de ces malades livrés à eux-mêmes, l’escalade vers l’inhumanité finit par me poser question. Certes amoindris et traumatisés, les victimes resteraient-elles soumises si l’horreur devenait insoutenable ? Vous me direz que la 2ème guerre mondiale nous a bien montré la « banalité du mal » mais j’ai eu des difficultés à comprendre la lâcheté d’une communauté entière… Et même si j’ai frissonné et suis resté accroché à mon écran, je ne suivais plus le message… A l’inverse, la dernière partie du film me semble assez gentillette, pleine d’humanité… Bref, Meirelles ne s’affranchit pas entièrement des codes du genre et se laisse un moment entraîner par des questions assez classiques pour cette catégorie de film.

Pour conclure, je dirais que ce film mérite d’être vu. Malgré la petite limite que je vous ai exposé, ce long métrage est tellement bourré de bonnes idées et si joliment réalisé qu’il restera dans vos mémoires. Injustement boudé lors de sa sortie ciné, donnez lui l’occasion de vous surprendre et de vous faire discuter de son sujet. Parmi les nombreuses sorties traitant de fin du monde, de catastrophe, de maladies, d’horreur, il fait partie de ceux qui m’ont marqué et fait réfléchir…

StepH

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