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E-maginaire
11 janvier 2010

CHADBOURN Mark : L’âge du chaos 1 ; La nuit sans fin.

 

nuit_sans_finEn novembre paraissait la deuxième vague de publications estampillées du nouveau et puissant label Orbit. Après quatre titres de fantasy dont deux ont été critiqués ici, l’équipe éditoriale ne prend pas trop de risque et continue sur la voie commerciale avec du gros : J.V. Jones et Lawhead qui ne sont plus à présenter. La petite surprise vient du troisième titre qui n’est pas de la pure fantasy et dont l’auteur n’a jamais été publié en France, à ma connaissance. Il a en plus, pour moi, l’intérêt de faire partie d’un genre qui a mon affection : la fantasy urbaine. Il ne m’en faut pas plus pour tenter l’expérience et vous en livrer mon sentiment…

Jack Churchill, archéologue anéanti par le suicide de sa dulcinée, n’arrive plus à dormir. Il se promène donc, tard dans la nuit dans les rues de Londres afin de ressasser sa culpabilité. Ruth Gallagher est avocate. Suite à une dispute avec son copain, elle finit sa soirée à pied. C’est sous un pont que ces deux âmes en peine vont être témoins du meurtre d’un petit bureaucrate. Tentant de s’interposer, ils vont basculer dans le surnaturel. En effet, le visage de l’assassin est étrange, si horrible qu’y penser vous donne la nausée et vous fait perdre connaissance ! Ne pouvant décemment pas en informer la police, nos deux héros, obnubilés par leur vision, n’auront d’autre choix que de s’unir afin de découvrir ce qui s’est vraiment passé ce soir là… Des alliés les rejoindront, comme l’annonce la Prophétie. Commence alors une quête qui les mènera, à travers toute l’Angleterre mythologique, à la poursuite d’anciens artefacts qui devraient empêcher le monde de sombrer dans le chaos des âges sombres…

Lorsque l’on parle de fantasy urbaine en général, on se retrouve souvent à devoir en chercher une définition. En effet, ce sous-genre se trouve à la frontière de beaucoup d’autres et il est régulièrement difficile de se mettre d’accord sur ce qui en est ou non. Ici en tout cas, il me semble qu’il n’y a aucun doute ! C’est même assez amusant à la lecture car c’est d’une clarté effarante ! Chadbourn nous raconte une pure histoire de fantasy mais qui se passe de nos jours, en Angleterre. Les codes sont tous là, à tel point que je me demande si ce n’est pas un exercice de style : un groupe de jeunes gens qui n’ont rien demandé découvrent qu’ils sont des « élus ». Heureusement, un vieil homme mystérieux va les initier et leur faire découvrir une puissante magie. Ainsi éveillés, nos héros vont devoir lutter pour sauver le monde d’un sort peu enviable. Il se lanceront donc dans une quête qui leur permettra de devenir ce qu’ils doivent être, de trouver de fabuleux objets magiques et de tenter de bouter le Mal hors de leur Royaume… Evident, je vous disais ! Même le format, une trilogie (ce qui est rare en fantasy urbaine), rejoint l’idée d’une histoire longue, à cycles (il semble qu’il en existe un deuxième qui se nomme Kingdom of the Serpent), qui est souvent l’ossature des romans de fantasy.

Si le principe de l’histoire n’est pas très novateur, le transposer dans notre monde est assez plaisant. Les îles britanniques regorgent de légendes mondialement connues et Mark Chadbourn les utilise à bon escient. Il réenchante par ce procédé ce pays et nous propose une visite guidée des sites mystérieux de ce vieux royaume. On apprécie la balade. Malheureusement, encore une fois, si le voyage est plaisant, il ne nous mène pas hors des sentiers battus. Toutes les mythes connus sont réutilisés et adaptés : Stonehenge, Avalon,… Reste le plaisir des descriptions d’un territoire qui a nourri notre imaginaire et qui nous fait toujours autant rêver.

Comme bien souvent avec la fantasy urbaine, l’intrigue est l’occasion d’une sorte de critique de notre société. Ici, la magie s’oppose à la science, la rationalité à l’enchantement. Notre monde n’est-il pas trop matérialiste ? Voilà à mon avis le fond de l’histoire. Je n’ai pas eu à le chercher bien loin, c’est la question que se posent nos héros tout le long de ce premier tome. Néanmoins, la question a le mérite d’être posée et les réponses qui y sont apportées ne sont pas toujours dénuées d’intérêt… On en arrive à se demander si les « méchants » n’ont pas un peu bien fait de venir. Enfin, ici comme sur les autres points, l’auteur nous propose de bonnes choses mais cède souvent à la facilité ou aux bonnes grosses ficelles.

Au final, je pense que ce roman, sans être un chef d’œuvre se lit agréablement. On s’attache aux personnages, même s’ils souffrent parfois d’être stéréotypés. On apprécie de découvrir le Royaume-Uni à  travers la description de ses lieux mythiques. L’écriture de l’auteur est agréable. Bref, si vous avez envie d’une lecture agréable et sans prise de tête, une fantasy un peu différente, ce livre est fait pour vous ! En revanche, si vous recherchez du Gaiman ou du Lindholm, passez votre chemin !

StepH

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Commentaires
S
Super, ça marche pas !
S
Je ne sais plus si je vous en avais parlé mais il existe une BO à cette trilogie et j'ai trouvé un petit lien ! Le voici :<br /> http://www.myspace.com/ageofmisruleband<br /> <br /> Bonne écoute !<br /> <br /> StepH
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