DESCRAQUES, François : Le Visiteur Du Futur

« Il vient du futur pour nous rendre visite, c’est …le Visiteur Du Futur ! »

Alors aujourd’hui, pour changer des séries télé, je vous présente ….une web série !

Que c’est pas pareil.

T’es pas bien installé dans ton canapé mais sur une chaise pourrie à 1 mètre de l’écran. Dorénavant, après 22 épisodes, je suis bossue et aveugle mais je ne regrette pas une seconde !

Et Dieu sait si mon cerveau n’est pas paramétré pour comprendre les paradoxes temporels (merci Lost pour cette prise de conscience tardive mais essentielle…).

Alors, le VDF, qu’est-ce donc exactement ?

Raph est un jeune homme mal peigné tout à fait normal qui traîne au bois de Vincennes avec ses potes. Sa vie bascule le jour où un type débarque du futur pour le prévenir de la catastrophe planétaire qu’il s’apprête à engendrer en lançant simplement une canette dans une poubelle. A partir de là, pour Raph, manger une pizza ou un doowap tranquille va vite devenir impossible puisque ce visiteur du futur a visiblement décidé de l’emmerder lui, et pas un autre.

Voilà la trame des 4 premiers épisodes. C’est court, rythmé, drôle et inventif mais on sent que le concept est trop restreint et tenir le running gag sans lasser va être difficile.

C’est pourquoi à partir du 5^e, la série amorce un virage, subtilement négocié, qui va lui permettre de développer plus de personnages et une réelle intrigue, bien construite, avec un final. Car en bon geek échaudé, le créateur a souhaité clôturer sa saison comme la série dans le cas où il n’y aurait pas de suite. Alléluia !

Chaque épisode dure de 3 à 10 minutes et finalement, c’est dingue tout ce qu’on peut caser en si peu de temps ! En vrac et sans exhaustivité, vous y verrez : des intrigues, des cascades, des seaux à caca, des courses poursuites, de l’amour, des trahisons, un policier toulousain, des cliffhangers, des voyages dans le temps, de la torture, du suspense, des zombies, des robots, des « précédemment dans », un générique et…beaucoup d’humour bien sûr.

Bref, simplement au vu des épisodes, j’étais déjà hilare et conquise.

Avec le making of, je suis devenue fan.

Il est plus long que la série elle même, mais à ne surtout pas rater pour apprécier le difficile « art de filmer sans un rond ». C’est tourné chez l’habitant, avec une petite caméra de rien du tout, monté sur un ordinateur normal, accessoirisé avec les moyens du bord (un vieux manteau pourri, 2 pansements dégueulasses), et les acteurs sont payés en chips.

Alors pourquoi n’a-t-on pas plus de pépites de cette qualité, me direz vous ? Ca a l’air si facile.

Ah ouais, mais faut du talent aussi ….

Et du talent, François Descraques en a ! Scénariste, dialoguiste et réalisateur ingénieux, son jeune âge m’a bluffé.

Il a aussi un bol monstrueux d’être si bien entouré et sa bande de copains bénévoles, pas plus âgés que lui, mérite quelques mots. Car seuls deux sont comédiens professionnels : Florent Dorin et Justine Le Pottier. Raphael Descraques est étudiant en audiovisuel (et accessoirement frère du réalisateur), Mathieu Poggi est quant à lui prof de sport et Slimane-Baptiste Berhoun un touche à tout de talent, comme François Descraques.

Si Florent Dorin incarne un Visiteur exceptionnel, laissant libre court à une exubérance que l’on devine naturelle, les autres, amateurs ou professionnels, ne déméritent pas et sont parfaits dans leur interprétation.

Vous avez, je l’espère, compris mon enthousiasme pour cette série mais j’émettrais toutefois une réserve concernant son avenir.

Une saison 2 est d’ores et déjà annoncée (hourra !), mais le teaser laisse entrevoir un peu plus de moyens et (peut être) un changement d’ambiance. 

Mon impatience est ainsi teintée d’angoisse à l’idée qu’avec le succès, ils perdent le charme du home made des débuts. Un peu à l’instar de Kaamelott qui s’est suicidée lorsqu’elle a voulu se prendre au sérieux, abandonnant le format court et instillant maladroitement du mélo.

Mais pour l’heure, en une courte saison, le Visiteur Du Futur a réussi à se forger une identité propre, une mythologie et des répliques prêtes à devenir cultes.

En ce qui me concerne, l’épisode 16 est mon préféré.

Alors courrez vite voir de quoi il retourne ! C’est facile, c’est là :

http://www.frenchnerd.com/pages/Visiteur-1327124.html

Vous y trouverez d’autres réalisations, courts-métrages ou « expériences » de François Descraques ou de Slimane-Baptiste Berhoun qui méritent aussi qu’on s’y attarde. Mais on n’est plus dans la SF alors…Quoique « Garde fou » dans les shorts….A voir !

Sof

Comments

[Zolg]

Pardon, j'étais aux toilettes... Hihi.
Ben, en vérité, oui, je suis allé voir le deuxième épisode, et puis après, bon ben c'est bien ce que je disais : c'est rigolo ok, mais y a pas non plus de quoi rester accroché toute la soirée à sa vieille chaise devant son vieil écran, hein...
Mais faut pas se vexer...

Zolg.

[Sof]

Bon, recentrons nous.
Alors, qui en a vu plus et qui ne l'a pas vu - je vous jette des cailloux - ?
Qui a rigolé et qui n'a pas rigolé - vous êtes sûrement mort à l'intérieur - ?

Allez, vous avez même le droit d'en dire du mal.

Sof (la lourde).

[Zolg]

C'est ce qu'ils disent toujours les gens quand ils tombent sur un jeu de mots, ils disent : "ouais c'est trop pourri ta blague", quelle que soit la pertinence ou le "niveau" de la blague susnommée.
J'ai jamais compris pourquoi.

Zolg.

[Sof]

Zolg, t'as gagné c'est toi Mickey !
Sur un plan tant technique qu'artistique, cette vanne est pourrie, que dis-je, indigne !
T'es puni, tu sors !

Sof.

[Zolg]

Ouais, bof. Chuis sûr que ce que tu dis c'est rien que des craques...

Zolg.