RICHARDSON, Kat : A travers le voile.

Eclipse est  un nouveau venu dans le paysage éditorial des littératures de l’imaginaire. Lancé fin 2010 à grand renfort de communication, il semble que cet éditeur ait souhaité s’imposer rapidement comme un des acteurs majeurs de ce segment. Déjà fort d’une vingtaine de titres qui ont, pour la plupart, assez bonne réputation et malgré quelques cafouillages de sorties, leur implantation semble se dérouler sans trop d’accros… C’est qu’ils surfent aussi sur ce qui marche (bit lit, fantasy, horreur/zombies…) et ont des couvertures assez vendeuses. Mais jusqu’ici, il n’y avait pas eu de critique sur ce blog ! Je vais donc tenter de réparer cet oubli ! Cet article aura aussi le double intérêt de tester un peu cet éditeur et de me frotter à nouveau au genre de la Bit lit ! Eclipse me réconciliera-t-il avec ce genre ?

Harper Blaine est morte. Oh, pas longtemps… Juste le temps de dérouiller un peu, de ne pas vraiment voir la lumière et de revenir à elle à l’hôpital. Certes, c’est un peu traumatisant mais moins que de se mettre à percevoir un brouillard étrange duquel peuvent sortir des choses étranges… C’est sûr, Harper est poissarde ! Mais pas de quoi stopper son métier de détective privé. A peine remise que déjà le téléphone sonne. Un homme mystérieux l’engage pour retrouver un orgue, trésor de famille, qui aurait été perdu il y a fort longtemps. Puis une mère la paye rubis sur l’ongle afin de retrouver son fils disparu. Elle est peut être mal en point mais les affaires reprennent et c’est sans doute le mieux pour se remettre en scelle et oublier ses problèmes physiques ! La pauvre ne se rend pas compte que ses nouvelles aptitudes lui feront découvrir un monde nouveau et dangereux auquel il lui faudra bien s’habituer…

Le roman démarre sur les chapeaux de roues. Harper meurt une première fois à la suite d’une scène brutale et sans compromis ! On est dans le bain. C’est bien rythmé et assez bien écrit. Mais c’est malheureusement, à dire vrai, le seul moment où ce roman plutôt récréatif nous emballe vraiment. Car après cela, le rythme s’allonge, l’intrigue rebondit à la façon d’une boule de pétanque… Le personnage principal n’est pas vraiment accrocheur, même si j’ai bien aimé son côté « normal », les personnages secondaires sont bien trouvés mais mal exploités. Bref on frise parfois l’ennui.

Pourtant, les idées sont là ! Un concept assez original, déclinaison du medium, qui offre de belles possibilités, des protagonistes bien trouvés et plutôt étranges… Mais tout cela n’est pas assez bien tourné (pas assez bien écrit/traduit) et ne nous donne pas vraiment envie de connaître la suite. L’écrivain refoulé qui vit en chacun de nous n’a qu’une envie, reprendre ces très bons ingrédients et les mélanger correctement pour que la sauce prenne ! Les rôlistes trouveront une bonne dose d’inspiration, les autres ne seront sans doute pas là pour le second épisode…

Dommage, c’est ce qui me vient à l’esprit lorsque je me remémore la lecture de ce roman. Dommage surtout aussi car j’ai trouvé cette Bit lit plutôt sympathique, sans doute car ce n’en est pas vraiment : pas d’histoire de fille, pas de scène de fesse, pas de leçon de shopping, une histoire d’amour plutôt timide… On se demande presque pourquoi il a été publié sous cette dénomination.

Un premier contact donc plutôt raté avec ce nouvel éditeur. Mais je n’ai sans doute pas commencé avec la valeur la plus sûre. En effet, d’autres romans ont eu plus de succès (Boneshaker, Le fléau des morts…) et feront sans doute l’objet de rattrapage ici… A suivre donc…

StepH