Katsuhiro, Otomo : Steamboy.

Personnellement, je ne suis pas un fan inconditionnel des manga-nimés, mais quand on me le demande, je reconnais volontiers que, au-delà de l'incontestable vent frais qu'ils ont apporté dans le paysage cinématographique, la plupart sont remarquablement bien fichus et certains m'ont sérieusement marqué ; je pense à Porco Rosso, Princesse Mononoké, le Tombeau des Lucioles (quel choc !) ou encore Le Voyage de Chihiro. Esthétiquement, c'est toujours irréprochable ; au niveau du scénario, ça l'est parfois moins, mais passons.
Quand j'ai entendu parler de Steamboy, film d'animation de Katsuhiro Otomo (créateur d'Akira, ai-je découvert par la suite) dont l'intrigue se déroulait dans un univers Steampunk, je me suis dit : « Il faut que j'aille voir ce film. » Finalement, je n'y suis pas allé, mais j'ai fini par me le procurer et par le regarder, confortablement installé dans mon salon. Et, impudique comme je le suis, je ne peux m'empêcher de vous livrer les pensées qu'il a éveillées en moi.
Ma première réaction a été : quel dommage de ne pas avoir vu ça en salle ! L'image est irréprochable, l'esthétique très travaillée, et le réalisateur nous fait plonger dans un univers sombre et fascinant, éclairé de quelques vagues de fraîcheur de temps à autre, quand on évolue au grand air, en plein jour. Le film est bondé de machines gigantesques dont la vision vous coupe le souffle, le graphisme est, comme on s'y attend, fouillé et détaillé, bref : c'est très beau, et pourtant, je ne suis généralement pas particulièrement attaché à ce genre de choses, lourdaud que je suis.  C'est LE point fort du film. Le point fort.
LE.
Parce qu'après, des points forts, j'en ai guère trouvé, en fait. L'histoire, par exemple : le personnage central (Steamboy, donc), fils et petit-fils d'ingénieurs-à-vapeur que l'ambition a séparés et rendus ennemis, va devoir trouver sa route bien difficilement, entre comploteurs et contre-comploteurs qui s'avèrent en vérité être d'anciens contre-contre-comploteurs, parce qu'au départ c'étaient eux les gentils. Ou quelque chose dans le genre. Des personnages assez pauvres, donc, et un scénar qui tarde à se lancer et s'égare rapidement à la recherche de lui-même, jusqu'à ce que ces messieurs tranchent enfin : ce sera une grosse baston-à-vapeur au milieu de la Londres du dix-neuvième siècle, entre supersoldats-robots-à-vapeur, lance-roquettes-à-vapeur, avions-mitrailleurs-à-vapeur et méga-tour-volante-à-vapeur. Je résume : BIM-BANG-SCRATCH-AU-SECOURS-BADABOUM-MAISNONPASPARLA-BOINGPSCHRRRRRRRRR....
Jusqu'à ce que le jeune et gentil assistant du gentil agent secret de la reine qui avait pris Steamboy sous son aile ne s'avère en fait être un fou mégalomaniaque qui en réalité BRAOUMBIM-OH ! NON-SPROUNTCH.
J'arrête là le massacre, regrettant au passage que le réalisateur n'en ait pas fait autant. D'un autre côté, il faut reconnaître qu'on n'a (probablement) pas les mêmes contrats et obligations...
Pour conclure : j'ai été très déçu. Steamboy est un très beau gâchis-à-vapeur, qui part bien mais dérape vite, malheureusement, et dont la fin m'a été absolument incompréhensible (en plus), mais pour laquelle je ne me suis pas donné la peine d'appuyer sur la touche rewind pour essayer d'y voir plus clair, au point que je ne saurais dire, dans le fond, si c'est la complexité de la trame ou bien mon propre manque d'attention qui me l'a rendue si inaccessible.

Zolg

STEAMBOY - BANDE ANNONCE

Comments

[Zolg]

Hé ben, je connais pas du tout Akira (que le nom), et puisque tu le dis, je vais suivre ton conseil, en te remerciant !
Zolg.

[Muad Dib]

Je partage complètement ton avis : le fond n'est pas à la hauteur de la forme. J'en ai été d'autant plus déçu que je suis un grand fan d'Otomo.
En tout cas je te conseil de regarder, si ce n'est pas déjà fait, Akira. Après tant d'années, le film continue de m'impressionner.