ABRAMS, Jeffrey, Jacob : Super 8.
Superproduction ou super aventure adolescente ?
Que je sois honnête tout de suite, les superproductions américaines, c’est pas trop mon truc et mes connaissances sont du coup assez limitées… Mais j’avais entendu dire que Super 8 ressemblait un peu aux Goonies. Et les Goonies, c’est un peu ma Madeleine de Proust… Choco, Cynok et les autres, c’était un peu mes potes de quartier, je devais avoir leur âge, et je pouvais me repasser 100 fois l’ouverture du portail de la maison de Mikey en étant toujours émerveillée par l’ingéniosité de l’installation…
Alors si Super 8 ressemble aux Goonies, je dis Ok ! Je vais au ciné voir ça ! Beaucoup d’enfants dans la salle en arrivant, alors que le film est en VO… Bizarre, mais je repense aux peurs devant mon film de 1985, et je me dis que c’est top d’avoir un peu les jetons quand on a 10 ans.
Le générique tente de nous impressionner : produit par Steven Spielberg, qui avait écrit l’histoire des Goonies. Je suis contente d’être là, je prends une poignée de pop corn et m’enfonce un peu plus dans mon siège. Le réalisateur : J.J Abrams. Lost, Armageddon, Mission Impossible 3… La grosse artillerie. Pourquoi pas, à voir, tant qu’on a un peu peur mais qu’on fait pas de cauchemar après…
Eté 1979, Ohio. Un groupe d’adolescents tourne un film de zombies avec des effets spéciaux plutôt marrants et un réalisateur qui se la raconte un peu. Pendant le tournage d’une scène en pleine nuit, ils sont témoins d’un accident ferroviaire spectaculaire. Alors qu’ils retrouvent sur place d’étranges cubes blancs, quelques objets, des animaux et des gens disparaissent mystérieusement de la ville…
Mais que se passe-t-il ? Le Sherif est-il mort ? la dame aux bigoudis a-t-elle été enlevée ? Les adolescents amoureux vont-ils s’embrasser ? Et pourquoi le père n’arrive-t-il pas à communiquer avec son fils depuis la mort de sa femme ?
On a peur, on frémit, on sursaute aussi un peu. J’avoue pour ma part avoir trouvé la fin un peu trop mièvre, un peu trop américaine aussi, et c’est là que la vérité m’a sautée aux yeux : je n’ai plus 10 ans.
Le meilleur moment en fait, c’est pendant le générique de fin : on a le plaisir de voir le film des adolescents en entier. Il est plutôt marrant, plutôt bien joué, et y a pas à dire : un film en super 8 ça en jette… Mais la petite fille devant moi retiendra plutôt l’histoire d’amour des ados : elle cachait ses yeux avec ses mains pendant ce générique, pour ne pas voir les zombies et le sang gicler. Comme quoi, les goûts et les couleurs, ça change en vieillissant aussi…
Anouchka