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E-maginaire
17 novembre 2011

GAIMAN, Neil : Odd et les Géants de Glace.

odd-et-les-geants-de-glaceOdd est un petit garçon étrange et boiteux, au pays des glaces dans le grand nord, qui va quitter son village à la suite d'une péripétie avec son vilain beau-père et se retrouvera embringué dans de drôles d'aventures en compagnie d'un renard, d'un ours et d'un aigle.

Odd et les géants de glace est un mini-roman paru en 2008 ( je crois) et vendu 1 Livre Sterling pour je sais pas quelle bonne cause ; personnellement, je me le suis procuré pour près de 10 fois plus, en version papier, chez Wiz de Albin Michel.

Voici une critique, disons-le tout-de-suite, qui a une vocation polémique. Et le débat ne portera pas sur l'arbitrage de la finale de la coupe du monde de rugby, même si ça pourrait, quand-même, parce que. Mais non. Mon envie, bien vaste et illusoire je le sais, est de m'en prendre à une icône : ce bougre de Neil Gaiman, auteur agaçant s'il en est. A mon avis. Entreprise d'autant plus complexe que, nous le verrons plus loin, je ne suis finalement même pas d'accord avec moi-même.

Un avertissement préalable, toutefois : l'auteur du présent billet a parfaitement conscience qu'il ne fera pas grand mal au susnommé Gaiman en s'en prenant aujourd'hui à son œuvre et que son opinion lui fera, au mieux (au GRAND mieux....), une belle jambe. Et, dans le fond, c'est aussi bien.

Mais bon, lâchons-le enfin : depuis quelques années, Neil Gaiman m'exaspère. Je trouve qu'il gaspille son talent, et même si c'est le sien, après tout, et qu'il en fait ce qu'il veut, c'est extrêmement frustrant. La concrétion ultime de ce vilain sentiment en moi a vu le jour dernièrement, quand j'ai refermé cet espèce de machin chose absolument inintéressant qu'est le court roman qui occupe la place centrale de la présente critique. Roman qui, malgré tout, n'est pas si mal écrit – mais c'est bien là la seule qualité que je lui trouverai. Pour le reste, l'exploration ultra-rapide de la mythologie norroise, pourtant vaste et fascinante, est on ne peut plus décevante, les personnages à peine tracés et caricaturaux, le schéma narratif terriblement classique... Quel atroce constat !

Mais revenons à l'auteur en élargissant le débat ; c'était mon intention première. Je sais que je ne me ferai pas que des amis ici en écrivant ceci, mais voilà : à quoi joue-t-il ? En ce qui me concerne, j'ai adoré Neverwhere et Coraline, tous deux véritables chefs d'œuvres, qui avaient l'énorme qualité de tracer et de (re)définir, quelque part, les règles d'un genre plus ou moins neuf – la fantasy urbaine pour le premier, et cette espèce de littérature étrango-horrifique de jeunesse (pas trouvé mieux comme nom) pour le second. Les œuvres de cette verve sont assez rares pour être signalées. J'ai beaucoup aimé Stardust, même si incontestablement, il ne revêt pas la même envergure. Je ne me suis pas ennuyé devant L’Étrange Vie de Nobody Owens, un petit peu plus avec le pourtant très (sur)estimé American Gods que, nous en avons déjà parlé ici, je trouve assez bon, mais sans plus, mais dont j'ai la dérangeante impression qu'il ne doit son prix Hugo qu'au seul nom de son auteur, plutôt fashion dans son genre, et qui a été ma première déception. En revanche, que de temps perdu devant Anansi Boys à attendre que quelque chose se passe et... ah, mince. C'est tout. Non, pardon, ce n'est pas tout : il y a Odd et les géants de glace.

Alors, oui, comme souvent, je me coupe moi-même l'herbe sous le pied, mais il faut être honnête, je ne vois finalement pas plus de gâchis que cela, en fait. Voyons voir (si je peux me rattraper à une branche)... Miroirs et Fumées est complètement inégal, mais quels sont les recueils qui ne le sont pas ?

Toutefois, je dois le dire, avec Odd et les Géants de Glace, je trouve que l'on franchit un cap. A noter malgré tout, que la faute en revient ici aussi à l'éditeur, qui propose une histoire très médiocre à un prix qu'elle ne mérite pas en se servant d'un nom. Vilaine sensation de s'être fait couillonner.

En conclusion, je ne peux que, à regret, faire une croix sur ma croisière anti-Gaiman, même si je trouve qu'il ne mérite pas toujours toutes les louanges qui lui sont faites – c'est, à mon avis et avec le recul de quelques années, juste un bon auteur qui a eu le « malheur » d'avoir des débuts tonitruants et de ne pas réussir à se remettre au même niveau pour la suite. Ça peut arriver, dans le fond. Même si tout mon fiel (oui, je le reconnais, je suis fielleux... bon, ça me passera) provient essentiellement du fait que je n'attends qu'une chose, c'est qu'il se décide enfin à me fermer mon clapet en publiant un nouveau chef d'œuvre !

Le hic, c'est que, avec tout ça, je ne suis vraiment pas sûr que celui-ci ne me passe pas sous le nez tant, à présent, je suis devenu hésitatif devant ses titres. A force.

Zolg

CITRIQ

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Commentaires
E
Entièrement d'accord avec toi Zolg. Quoi que je n'aie pas lu Odd et que L'étrange vie de Nobody Owens, sous réserve de garder à l'esprit qu'il s'agit d'un roman clairement destiné aux plus jeunes m'ait un peu réconcilié avec l'auteur. Mais peut-être était-ce parce que j'avais été tellement déçu par Anansi Boys que je ne m'attendais plus à grand chose !
Z
Tu as raison, Steph, c'est plus la traduction qui pose problème avec Odd. En revanche, que tu me rejoignes à propos de Gaiman... me laisse baba ! Mais tant mieux, dans le fond. Ca veut dire que je suis pas qu'un râleur, que mes hésitations ne viennent pas de nulle-part, et c'est déjà ça.<br /> En revanche, je suis pas complètement d'accord avec l'analyse d'Acr0 ; évidemment, on ne retrouve pas le même ton dans les bouquins de Jeunesse, mais Coraline, je l'ai trouvé génial, déjà à ranger parmi les classiques, avec un fil narratif à la fois simple et unique : un jour, il y a fort longtemps, j'ai lu une interview d'un critique musical qui disait que les "tubes" du style intemporels se reconnaissaient souvent à ce que, quand les gens les entendent pour la première fois, ils ont l'impression d'avoir tout le temps eu ça en tête et que ça attendait que l'occasion de sortir et voilà, c'est fait. C'est l'impression que m'a fait Coraline. Je sais pas si je me fais bien comprendre.<br /> Nobody Owens, un ton en-dessous, mais bon, quand-même. <br /> Zolg.
A
Pour ma part, je pense plutôt qu'il n'exploite pas son talent pour les livres estampillés "jeunesse". J'ai apprécié L'étrange vie de Nobody Owens, même si ce n'est pas un grand coup de cœur... Au contraire de Neverwhere. J'ai bien aimé aussi "Coraline", mais n'ai pas lu Stardust (je l'ai dans ma biblio mais je n'ai vu que l'adaptation cinématographiques). Je fuis "American Godz" que mon chéri qualifie de "daube" (c'est ce qu'il pense, ce n'est pas un vérité générale) et les personnes ayant des goûts proches des miens n'ont pas aimé leur lecture. <br /> J'ai également lu son recueil de nouvelles, je le trouve beaucoup moins bon dans son rôle de nouvelliste que de romancier. Je m'y suis fortement ennuyée... Mais "Odd" c'est encore pire : aussitôt lu, aussitôt oublié.<br /> Tout ça pour dire que je te rejoins beaucoup sur la qualité qui baisse de cet auteur. Tout le monde ne fait que l'aimer (il parait que c'est un sexy auteur surtout). Après, je ne connais sans doute pas toute son œuvre, je suppose qu'il reste des écrits à publier en VF (je ne lis pas de VO) mais j'espère sincèrement être de nouveau enivrée par son prochain univers.
Z
A propos de Gaiman, je suis tombé l'autre jour sur un blog par là-bas sur une critique le mettant en concurrence avec Graham Joyce (tu avais lu La Fée Des Dents, si je me souviens bien, Steph) pour le titre de "meilleur auteur fantastique anglais actuel" (je crois que c'est plus ou moins ça) ; l'auteur se plaignait que JOyce se trouve tout le temps cité en seconde position, derrière Gaiman. Que c'était scandaleux. <br /> Alors, je me suis attaqué à un Graham Joyce aussi sec (je l'ai pas encore fini) : un petit roman intitulé "Dark Sister" (Sorcière, ma soeur), eh ben, quand même, je trouve que Gaiman a plus d'envergure, tout-de-même. Après, la question de faire une espèce de "classement" est absurde, mais quand même, deux auteurs, on peut comparer. <br /> Toi qui as lu les deux, qu'en penses-tu Steph ? Peut-être ai-je mal choisi mon livre (c'est vrai que je l'ai pris parce qu'il était d'occasion à 2 euro chez le libraire...) ? Si je ne me trompe pas, tu avais adoré le Fée des Dents. <br /> <br /> Zolg.
S
Je suis plutôt d'accord avec ton coup de gueule... même si je pense qu'au sujet de ce roman jeunesse, publié pour la world book day afin de promouvoir la lecture auprès des "mauvais lecteurs", le vrai problème est le prix de la traduction !!<br /> Pour autant, je dois avouer que même si je suis fan inconditionnel de M. Gaiman, je n'ai pas été emballé par ses derniers romans. Il me semble qu'il vivote sur son succès... Preuve s'il en est que la vieille image du génie littéraire qui crève la faim chez lui prend tout son sens...
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