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E-maginaire
31 mai 2012

KAY, Guy Gavriel : LA TAPISSERIE DE FIONAVAR.

tapisserie fionavar 1A l'origine, il y avait le projet d'évoquer l'excellence de cet auteur ; Sans ne jamais l'avoir encore fait. Ce projet s'ébauchait ces temps-ci quand le hasard a mis sur ma route une personne qui m'a ramené à " La tapisserie de Fionavar ". Un signe du destin... Un fil sur le Métier...

Toronto – Fionavar : entre ses deux univers, une traversée qui en appellera d'autres. Qui sont ces personnes prêtes à accepter un tel voyage ? Kevin Laine est bel homme,son assurance, son intelligence et ses multiples talents font l'unanimité auprès de tous. Paul Schafer est quant à lui plus sombre, marqué par un drame personnel. Dave Martinyuk est le suivant de cette bande d'amis , bien trop grand, bien trop réservé. Kimberly Ford est une étudiante en médecine attentive à leur petit groupe. Jennifer Lowel en est le rayon de soleil.

Qu'est-ce-que Fionavar ? C'est le premier de tous les univers auquel tous les autres ne sont que de lointains échos. Un lieu où s'incarnent Dieux, Déesses et Puissances Primordiales d'aucun panthéon en particulier et de tous en général. Un lieu où les forêts sont consciences et une terre est toujours et à jamais un champs de bataille. Au pied d'une montagne qui autrefois a emprisonné un Dieu dévastateur. Une terre où même les jeux d'enfants semblent marqués par le Destin... Et œuvrant en tout ceci, le Tisserand filant la Trame sur le Métier.tapisserie fionavar 2

Mais alors qu'ils acceptent de se rendre aux festivités de l'anniversaire d'un Roi, les cinq voyageurs introduisent leur fil dans cette trame où les événements sont appelés à se précipiter. A Kimberly, de grands pouvoirs sont octroyés : devenir la rêveuse du rêve, la Prophétesse d'un monarque. Mais le pouvoir a toujours un prix. Guérisseuse dans son univers, elle apportera souffrance à ceux qu'elle aime en celui-ci.. Elle qui toujours s'interrogera sur le bien-fondé de ses actes. A Jennifer, une bien sombre destinée : marquée par le plus beau des actes, un enfantement et par la découverte de sa nature profonde au sein des univers. A Dave, la découverte de l'amitié et de l'appartenance à quelque chose de plus grand : séparé des autres, il s'apprête à rencontrer les Dalreï, les cavaliers de la plaine. Il se verra remettre un précieux mais terrible cadeau et par trois fois, il côtoiera la Déesse Ceinwèn. A Paul, Fionavar octroiera un sacrifice : dans l'Arbre de l’Été il goûtera à toutes les formes de mort mais reviendra enrichi des vérités sur lui-même, lui qui sera nommé le Deux-fois-né. A Kévin enfin, le désir ardent de vouloir apporter sa contribution au combat qui s'annonce : se doute-t-il qu'il est sur la route vers Dana, Déesse-Mère depuis toujours ? Destin tragique et étincelant.

Un Dieu vengeur délivré de sa prison de pierre. Un terrible forteresse, bastion de toute sa puissance qui s'éveille à nouveau. Cette histoire ne semble-t-elle pas déjà contée ? Il ne peut qu'en être ainsi car dans le premier des univers se livre peut-être pour la dernière fois l'éternel combat de la Lumière et des Ténèbres. Une amère justification à de terribles actions commises par des hommes et des femmes vertueux. Dans ce lieu où doit se jouer comme en toute époque la tragédie du Guerrier, de la Dame et du Chevalier servant . Ceux que nous connaissons sous le nom d'Arthur, Guenièvre et Lancelot.

tapisserie fionavar 3La chose qui m'avait marqué lors de ma première lecture ce cette trilogie, ce n'était ni la complexité des personnages, ni les péripéties qu'ils rencontrent. Mais de voir surgir avec autant de clarté les thématiques développées : les drames du Destin, les affres du pouvoir.

Que réserve le Destin à ceux qu'une puissante force semble traverser comme le constatent Lorèn Mantel d'Argent et Matt Sorën – le Mage et sa Source - ? Sans trop en dévoiler, je tente de montrer que rien ne semble écrit mais que rien ne semble s'opposer aux volontés du Tisserand à son Métier. Et avec eux, le sort de tous ceux qu'ils seront amenés à croiser. Mais à la toute fin de cette construction semblera être démentie. Parfois, un simple fil, une existence si ténue soit-elle échappe à la Trame. Et en elle se trouve tout les espoirs et toutes les craintes.

De même que faire de dons accordés ? Il semble admis en Fionavar – et dans tous les univers... - que tout bienfait s'accompagne de contreparties. Les Mages ne peuvent peuvent accomplir leurs prodiges qu'en puisant dans la force vitale de leur Source, une personne à qui ils sont liés. Il semble que les sacrifices librement consentis n'aboutissent qu'à l'octroi de talents aléatoires et que le fait de connaître l'avenir ne serve qu'a montrer les souffrances que l'on causera à autrui.

A la relecture, deux autres motifs me sont apparus : les tourments de la nécessité et la grande qualité d'écriture de l'auteur et de sa traduction.

S'engage ici, dans cet univers si important pour la Trame des autres, la lutte des Ténèbres et de la Lumière. Et tous de s'interroger sur la responsabilité de leurs actes et des limites de leur actions : éveiller la terrible Chasse Sauvage au risque que son insatiable soif de combat ne la fasse se retourner contre ses invocateurs ? La nécessité doit-elle nécessairement l'emporter sur les que ce combat est sensé défendre ? Et dépasser " un point où la quête de la Lumière commence à servir les Ténèbres " ?

Pris dans les méandres de l'intrigue, ces thématiques se sont imposées à moi comme rarement dans un récit imaginaire. Je pense que c'est en cela que réside le talent de KAY. En cela et en sa manière de les présenter. Comme rarement dans ces chroniques, je me suis trouvé dans la nécessité de faire des emprunts à l'auteur pour évoquer son œuvre. A mon corps défendant, mais parfois paraphraser n'est pas une solution de facilité, mais une forme de reddition respectueuse.

Incité à relire cette trilogie, j'y ai découvert plus de chose que je ne pensais en avoir perçu lors de ma première rencontre. Est-ce une question d'age, de maturité, de circonstance ? Un dicton me revient :

" On ne peut se tenir deux fois dans la même rivière. Car elle n'est jamais tout à fait la même et que l'on est jamais tout à fait le même ".

Que le Tisserand tienne bien votre fil...

Pacman.

CITRIQ

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Commentaires
P
Non mais pas toute la bibliographie : Je te donne les titres qui sont supportable pour les gens qui sont pas fan ~_^...<br /> <br /> Lit " Les Lions... " c'est pas trop long, ambiance hispano-mauresque, vraiment bien...<br /> <br /> <br /> <br /> Et puis les goûts et tout ça, tout ça, tu as bien raison...
Z
Ah ben oui, ok, j'entends bien. Mais je vais pas me taper toute la bibliographie de l'auteur non plus ! <br /> <br /> Mais bon quoi qu'il en soit, l'effort est louable. Et puis "les goûts et les couleurs blablabla", "chacun garde les moutons à soie", "Il faut de tout pour faire un monde", etc... <br /> <br /> Zolg.
P
" Tigane souffre selon moi du principal inconvénient du style de G. G. Kay, c'est looooooog, ça se traine....<br /> <br /> Dommage car l'idée de départ est vraiment bien...<br /> <br /> D'où le conseil de lire " LA Tapisserie de Fionavar "... Ou " Les Lions d'Al-Rasan "...
Z
Eh ben, finalement ça y est je m'y suis attaqué au truc de 800 pages. Soi-disant un "revisitage" de l'Italie de la Renaissance. <br /> <br /> Hélas ! O combien hélas, pacman ! J'avoue que mon avis rejoint celui de Steph : c'est sympa, ça va bien... Mais bon ! Pas la peine répéter : "Les personnages sont assez archétypaux et lisses", je crois que tout est dit. 300 pages, à la limité, ç'aurait été super. Mais bon, pour nous faire tenir plus, il en faudrait davantage ! <br /> <br /> Bon, désolé Pacman. Mais je suis sur que t'as de quoi te consoler par ailleurs ;) ! <br /> <br /> Zolg. <br /> <br /> ps : le bouquin c'était "Tigane".
P
J'étais comme toi au début StepH, moi les histoires de gens de " chez nous " qui vont chez " les autres med-fan ", je ne suis pas super fan... Mais d'habitude, j'ai tendance à lire pour le plaisir sans me poser trop de questions et ici, j'y ai vu " plus loin" . Ce qui est très rare... Et puis les archétypes sont tous cassés par les destins qui sont imposés par le Tisserand et justement on sort du joueur de basket un peu patot qui cogne pour lui faire trouver une vrai famille et une place mais surtout celui à qui tout réussi chez nous, ne semble servir à rien là-ba - sans spoiler -...<br /> <br /> <br /> <br /> Par contre, à mon humble avis, on est très loin du reste de sa bibliographie qui est souvent de la transposition fantastique de notre histoire - Empire Romain ou Reconquista Espagnole, début du Christianisme... -
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