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E-maginaire
17 juin 2012

McDonald, Ian : Desolation Road.

 

desolation roadIl y a des domaines (des domaines, hein, pas des lieux) où c'est vraiment bon de prendre une grosse claque. La littérature en est un, et il doit bien y en avoir d'autres mais si vous voulez bien rester concentrés sur notre sujet s'il-vous-plaît, c'est de littérature qu'on parle ici, pas de musique ou de charcuterie, et épargnez-moi les blagues à propos des baffes (vécues ou fantasmées) de votre charcutier personnel à vous, merci.

Mais je disais donc : la littérature, et là-dedans, la S.F., et là-dedans, Ian McDonald, qui ne restera probablement pas comme le type m'ayant inspiré la phrase la plus étrange qu'il fut donné de lire sur le présent blog, mais qui le pourrait :

« Né le 31 mars 1960 d'une mère irlandaise et d'un père écossais », ce jeune auteur anglais, (dont il est intéressant de noter qu'il fut jeune surtout au moment où il écrivit le livre dont il est question ici même, puisqu'il s'agissa (si ! si ! c'est comme ça qu'on dit) de son premier (livre)), fut (donc) (et évidemment) (et comme bien d'autres me direz-vous (mais pas tous non plus)) l'auteur de son propre premier roman, qu'il eut l'heur d'intituler Desolation Road..

Ça m'est venu comme ça.

Desolation Road : Une espèce de roman-puzzle aux trames multiples et toutes intrinsèquement liées, une histoire au final assez déjantée ; un bouquin décrit par certains comme un lien entre les chroniques Martiennes et Cent Ans de Solitude. Dixit, la « Quat' de couv' ». Personnellement, il s'agit là de deux de mes œuvres fétiches, et en voyant la comparaison j'avoue quand même que je me suis dit, avec toute l'impatience, le goût de l'injustice et le jugement hâtif qui me caractérisent tant, je me suis dit « ouaaaaaaaais c'est ça ».

Eh ben, au final...

Tout se passe sur Mars, en l'an trois ou quatre mille (mais on peut pas vraiment dire si c'est le même an trois ou quatre mille que nous vu que les années sont plus longues sur Mars, les personnages par exemple, que l'on voit grandir et vieillir et mourir tout au long du livre, atteignant leur majorité physiologique et légale à 10 ans), et débute au moment où le docteur Alimentado fonde sans vraiment y penser la petite ville de Desolation Road, qu'il voulait pas appeler comme ça au départ, mais qu'est-ce que vous voulez il avait trop bu (vous croyez que je blague mais non, c'est bien ce qui se passe). S'ensuit une indescriptible fresque futuriste et onirique, peuplée de champions de billard intersidéraux, de grèves interminables réglées dans des bains de sang, de trains transportant l'âme d'un homme, de saints robotechs, de tueurs à gage jumeaux indestructibles mais pas tant que ça, d'ancêtres mafieux bons conseillers, d'arbres à fantômes, de réparateurs instantanés de machines, de jalousies conjugales et d'anges joueurs de guitare, de triplés au charme irrésistible, de droïdes clones prenant le pouvoir sur la classe ouvrière, de tapisseries prophétiques et d'enfants volés, d'êtres verts et de voyages dans le temps, et du type le plus sarcastique que l'humanité ait porté, tellement qu'il peut te tuer en une phrase.

Et j'en oublie. Loin de la Hard S.F., de ses innombrables détails techniques et de sa précieuse minutie, Ian McDonald donne à lire, (pour être précis moi aussi dans mes termes) un truc futuro-mystique franchement inattendu.

Je cherche, je cherche mais en vérité je sais pas vraiment quoi dire de plus, si ce n'est que je m'incline avec ravissement devant la magistralité de ce bouquin vraiment trop cool, et dans tous les cas absolument inoubliable ; que j'applaudis en constatant son perpétuel renouvellement et son jouissif et discret humour, en dépit de quelques longueurs dans la deuxième partie (ça fait bien de dire ce genre de trucs) ; que suis baba face à ses personnages hallucinants tant ils sont à la fois justes et caricaturaux ; que vous me voyez ébaubi vis-à-vis de ses péripéties imprévisibles et toujours surprenantes, même si le tout peut parfois désorienter quelque peu et renvoyer une impression de désordre maîtrisé (qui passe bien vite).

Alors, comparer ça a à Cent ans de Solitude et aux Chroniques Martiennes ?

Bon. Pour résumer ma pensée, disons : c'est quand même d'œuvres monumentalement monumentalesques qu'on parle, et faut en avoir de sérieusement accrochées pour aller se frotter à l'une, mais les deux en même temps non, déconnons pas.

Malgré tout, le bonhomme réussit l'exploit non moins monumental de s'en sortir vraiment pas si mal.

Un style juste, à mi-chemin entre vulgarité, rigueur et dramatique historique, des histoires qui, partant de rien se croisent et se recroisent jusqu'à former un incomparable nœud insondable. Lisez-le.

Zolg.

CITRIQ

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