Asimov, Isaac : Le Cycle des Robots.

Autant l'annoncer d'emblée (d'autant que c'est pas une MEGA-EXCLUSIVITE non plus...) c'est d'un chef d'œuvre intégral dont nous allons parler. Un truc qui a carrément marqué l'histoire de la SF, et même de la littérature en général. Master-piece of the boss. Alors, plutôt que de minauder, je m'étions pensé présentement que j'allais aller droit au but, comme ça, là, paf. Non mais c'est vrai, des fois on se dit « ça suffit les longues introductions blablatesques et tout et tout, annonce la couleur Johnny ! », et puis du coup on y va.

Non ?... Soit. Là n'est pas la question, de toute façon.

A ma connaissance, Issac Asimov est peut-être le seul auteur qui, en SF, rivaliserait de notoriété avec Tolkien et son sacro-saint Seigneur des Anneaux. Il lui a d'ailleurs, avec son cycle de Fondation, raflé la récompense du Hugo de la Plus Grande Série de Tous les Temps – récompense qui, pourtant, avait été inventée juste exprès pour lui !

Mais bon, plutôt que Fondation, Asimov, à mon humble avis, c'est surtout Les Robots. Je veux dire, je ne parle pas de la qualité des livres : je n'ai pas (encore) lu Fondation et ne puis donc m'avancer sur ce point. Je parle de la réputation.

En guise d'argumentaire, je verse dans l'interactif et vous propose un test : prenez un type, au hasard, dans le rue ou ailleurs, et parlez-lui d'Asimov. Observez sa réaction ; ici, en vérité, deux solutions s'offrent à vous :

1) Soit il connaît, et vous avez de fortes chances d'avoir à gérer un certain enthousiasme ; dans ce cas, rendez-vous au paragraphe 183 et suivez les instructions.

2) Soit il a pas lu, et dans ce cas, sa réaction, je vous la donne : « C'est un truc avec des Robots, c'est ça ? »

Bon, ben moi j'ai fini par m'y mettre. Non, parce que aussi, Asimov, c'est le vieil auteur archétypal que tout le monde connaît mais que personne a lu, aussi (V.A.A.Q.T.L.M.C.M.Q.P.A.L). Et ça le restera, je pense, au moins jusqu'à ce que Peter Jackson se décide à faire un film tiré de l'une de ses œuvres. Mais bon.

En ce qui me concerne, tout a commencé un certain soir de décembre dernier ; je m'étais procuré, longtemps auparavant (sacrifiant ce-faisant au rite du susnommé V.A.A.Q.T.L.M.C.M.Q.P.A.L dont chacun se doit d'avoir un exemplaire « à lire un jour » dans sa bibliothèque) un exemplaire d'un recueil intitulé « Le Robot qui Rêvait », et je l'avais fini, après avoir mis quelque chose comme cinq ou six ans à le commencer. Y décelant un certain potentiel (sic !), je décidai de me procurer un second recueil : le célèbre « Les Robots. »

Et là, ce fut le flash. L'illumination.

Mais bon, je dois vous parler de tout le cycle alors je vais essayer de faire vite.

Le Cycle des Robots comporte, en fait, deux cycles plus ou moins distincts, même si les ponts ne manquent pas entre les deux. D'un côté, deux recueil de nouvelles (Les Robots et Un Défilé de Robots) relatant des histoires situées dans un futur proche (si proche d'ailleurs que, si je me souviens bien, il commence dans les années 90... Mais bon, si pour nous, types qui commençons à nous apercevoir que nous vieillissons, cette décennie s'apparente plus à un lointain passé, pour l'Asimov aux temps de la composition des Robots, c'était carrément l'avenir proche !) et mettant en scène l'apparition des robots dans la société contemporaine. On y retrouve des personnages récurrents (le fameux Docteur Susan Calvin, les géniaux ingénieurs Powell et Donovan, le mathématicien Peter Bogert...) , les éternelles trois Lois (je ne vous ferai pas l'affront de les re-citer ici, on les trouve un peu partout sur le net pour peu qu'on ait l'envie de se pencher dessus) de la robotique, et de véritables bijoux : Satisfaction Garantie, Menteur, Victoire par Inadvertance, pour ne citer que celles qui me viennent tout de suite à l'esprit. A lire ! Asimov y prend un mesquin plaisir à jouer avec les conséquences de ses fameuses lois et à les détourner, mettant là grâce aux robots les plus fréquents des travers humains, et avec quel talent !

Histoires de robot qui travestit la réalité pour ne pas blesser les hommes qui l'entourent, d'autres qui font tout pour ne pas obéir en s'efforçant d'ignorer qu'ils se comportent dangereusement, robots perdus qui taillent les montagnes,

(... bzzz... rzaap... swling...)

robots qui engagent des négociations avec des joviens (= habitants de Jupiter), Robot-ménager bien obligé de séduire madame (faudrait pas la rendre triste, non plus...), robot tyrannique qui asservit ses créateurs pour leur bien... et j'en passe. Un régal, qui de plus se lit vitesse-éclair !

J'ai découvert un auteur au style

(chkrrr... chrr... ground-control to Major Zolg, anybody on the line ?... zzzbbrrr...)

basique, presque plat, pour qui le fond prime sur la forme. On pourrait être refroidi, mais très rapidement, en réalité, la malice de l'homme émerge d'entre les lignes pour nous séduire, et entre lui et nous s'engage un étonnant jeu du qui surprendra qui ... et force est de reconnaître que l'homme est très fort, en la matière, et que...

(bzzr...bzzrr... « friture sur la ligne »... bzzr... sratch... « chéri, ça va être froid... » vromp..).

...bien, messieurs dames, vous m'en voyez navré, mais une urgence de dernière minute, une affaire de nain plus ou moins pondérable (si j'ai bien compris) requiert mon attention exclusive et immédiate. Je dois donc, à mon grand regret vous quitter – il en relève, à un niveau ou à un autre, de la survie de l'humanité. Je crois bien. Pour la seconde partie, il vous faudra par conséquent patienter ET repasser. Mais, Zolg n'a qu'une promesse, ce n'est que partie remise, et nous serons de retour très bientôt !

A suivre, donc, ultra-prochainement sur votre blog préféré : le Cycle des Robots d'Asimov... suite et fin.

En attendant, je rends l'antenne. A vous Paris !

Zolg.