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18 février 2011

LAWHEAD, Stephen, R. : Le Roi Corbeau tomes 2 et 3 : Will et Tuck

Il y a un tout petit peu plus d’un an, je vous conseillais la lecture du premier tome de la trilogie du Roi Corbeau. Intrigue habile, forme agréable et ingéniosité de l’auteur faisaient de ce roman un incontournable de fantasy para-historique. Mais il restait encore deux opus à lire pour pouvoir juger de la qualité globale de cette œuvre. C’est aujourd’hui chose faite, après la publication, fin janvier, de Tuck. Voici donc mon avis !

WILL

willA la fin du premier tome, nous laissions Bran et son Grellon dans une position inconfortable, trahis et obligés de retourner dans leur forteresse naturelle de Cel Craidd afin de réorganiser la lutte. Le second tome commence sur les chapeaux de roue. Will, jeune saxon ayant rejoint le groupe de Bran, a été fait prisonnier et devrait, selon toute vraisemblance, être pendu. Pour rallonger son espérance de vie, il est prié de livrer Bran et les brigands qu’il côtoyait. Le jeune archer raconte alors l’histoire de sa vie et ce qui l’a amené à rejoindre le Roi Corbeau et sa bande. Ainsi, par l’exposé des actions qui l’ont conduit à cette situation, il espère faire gagner un temps précieux à son Seigneur…

Nous suivons donc un tout nouveau personnage. Le ton change notablement, Will étant un jeune garçon bien plus léger que le colérique Bran. Mais la qualité de l’intrigue reste : multiple rebondissements, trahisons… De nouveaux personnages prennent aussi de l’importance : Le sherif de Glanville, l’abbé Hugo, Le Marshall de Gisbourne. Au départ, j’ai été un peu déboussolé (et je l’avoue, mes souvenirs du premier tome n’étaient plus très frais…) mais je me suis vite adapté à la nouvelle forme de narration et me suis laissé emporté par le vent de l’aventure.

Pourtant, si le plaisir était bien là, il m’a tout de même manqué le petit plus du premier tome. Ici, aucune allusion, aucun basculement vers la légende. Robin, je vous l’avais dit, présentait l’originalité de nous souffler comment l’Histoire avait crée la Légende. Venait ensuite aussi une postface qui justifiait les choix de l’auteur. Le second tome n’apporte pas vraiment d’information sur la transition du Roi Corbeau à Robin Hood. Il se consacre à présenter Will et à structurer le Grellon. Il mêle tout de même les intrigues historiques aux aventures des hors-la-loi.

La lecture de ce roman m’avait cependant bien intéressé et donné vivement envie de lire la suite. Si je n’ai pas retrouvé ce supplément d’âme qui m’avait tant plus sur le premier tome, on se doit de saluer la qualité scénaristique de l’auteur qui nous déroule un fil de l’histoire subjectif et désynchronisé.

TUCKtuck

Après l’histoire de Bran et celle de Will, c’est au frère Tuck qu’il incombe de clore le récit. La situation, quelle prometteuse qu’elle ait été, ne s’est pas améliorée. On pourrait même dire que le peuple de l’Elfael est au plus mal. Mais qu’est-il possible de faire ? Tout a été tenté… Alors que Bran sombre dans une colère qui semble sans limite, Tuck, la fougueuse Merian et la sage Angharad, vont devoir soutenir leur Roi et proposer des alternatives qui mèneront le Grellon vers de nouveaux périples…

Difficile de résumer ce troisième tome sans déflorer la nouvelle intrigue passionnante qui s’échafaude ! Mais, faites moi confiance, cette ultime aventure est vraiment le feu d’artifice final qui rend cette trilogie incontournable pour tous les fans de fantasy para-historique. Le rythme, déjà assez soutenu dans l’épisode précédent, s’accélère encore et se tinte d’une note de désespoir qui change un peu le ton de la trilogie. Mais l’on retrouve aussi pleinement le Robin des bois qui a fait la légende, canaille et plein de fougue, osant les plans les plus dangereux. C’est donc en mêlant habilement la jubilation enfantine (de suivre les aventures de héros sans peur et sans reproche) et l’inquiétude (tout va de mal en pis et Bran avec…) que l’auteur amène le lecteur vers un dénouement final qui reste incertain.

Bien sûr, les qualités d’écritures ne s’amoindrissent pas, que ce soit au niveau du style ou à celui de la construction du roman. On retrouve aussi ce qui avait fait, à mon sens, le succès critique du premier tome (en tout cas sur le blog de votre serviteur !) : le lien avec la postérité. En effet, cette conclusion nous égrène, au fil du texte, la légende telle que la raconteront les bardes de toute la Bretagne. Le chapitre final établit même l’acte fondateur des aventures de l’archer légendaire. Enfin, l’auteur justifie ses partis pris scénaristiques dans une postface tout aussi passionnante.

robinVous l’aurez compris, je me suis régalé avec ce troisième et dernier tome du Roi Corbeau. A tous les niveaux ce roman remplit son office. Vous vous passionnerez pour l’histoire de Bran et de ses acolytes, vous apprécierez les qualités littéraires de l’auteur et vous découvrirez une partie de l’histoire de nos meilleurs ennemis ! Moi, en tout cas, c’est tout ce que je demande à un roman de fantasy : une belle histoire dans un monde cohérent (ici c’est simple, c’est le nôtre !), écrit avec talent et saupoudré d’un fonds intelligent qui aiguise notre curiosité, nous poussant à nous enrichir culturellement.

Au final, cette Trilogie me paraît mériter sa place dans votre bibliothèque. Trop cher, me direz vous ? Qu’à cela ne tienne, vous pouvez dès à présent acheter le premier tome au Livre de poche ! Mais attention, si vous avez les yeux fragiles, la couverture est assez hideuse ! Surtout si on la compare avec son pendant au grand format…

StepH


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