Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

E-maginaire

18 décembre 2015

Dernière ligne droite avant noël

Dépassé par l’ensemble de ses obligations, votre serviteur en oublie toutes ses promesses. Pour autant, il prend rapidement la plume pour vous proposer une short list de cadeaux SFFF vraiment top à offrir !

CHAVASSIEUX, Christian : Les Nefs de Pangée, Editions Mnémos.

les nefs de pangeeLe coup de cœur de l’année pour moi ! Un roman inoubliable qui réconciliera les fans de fantasy, les fans de SF et les fans de littérature. Magnifiquement écrit (l’auteur convoque tout de même avec talent Flaubert, Melville, Hugo, Homère…), arrive à rassembler en moins de 500 pages un  world Building ambitieux cher aux lecteur de fantasy mais aussi des considérations SF très actuelles et humanistes. Un souffle épique et lyrique porte l’ensemble de cette œuvre qui ne se laissera pas oublier de sitôt. Bizarrement, lorsqu’on balaie les chroniques sur ce roman, personne ne parle de Boule, moi, si j’avais le temps, je ferais un parallèle… Enfin bref, vous ‘avez compris, s’il n’y avait qu’un livre à découvrir cette année, je vous dirais sans doute que c’est celui-là !

 

 RUAUD, André-François et al. : Panorama illustré de la fantasy et du Merveilleux, Les moutons électriques.

PIFMLa nouvelle édition du PIFM est arrivée et c’est LE cadeau ultime des amoureux de littératures de l’imaginaire. Plus qu’un panorama, cet ouvrage épais est la référence pour tous les curieux du genre. André-François RUAUD, au savoir quasi encyclopédique nous mène sur les chemins du merveilleux à la rencontre des grandes inspirations et de ces auteurs qui ont nourrit l’imaginaire de toute une civilisation. Richement illustré, réalisé sur papier glacé, avec la participation d’auteurs essentiels, ce fort beau livre se lit, se feuillette, s’annote, se discute, bref partagera une bonne partie de votre vie (ou de celle du chanceux ou de la chanceuse à qui vous l’offrirez !).

 

 EDGAR POE Histoire extraordinaires et poèmes illustrés, éditions Textuel.

histoire extraordinairesLes éditions Textuels remettent à l’honneur quatre auteurs avec ce beau livre : Edgar Allan Poe, bien sûr, mais aussi Baudelaire et Mallarmé pour leurs splendides traductions et enfin l’artiste David Plunkert pour sa mise en image des textes. Ici nous ne parlerons pas d’une grande découverte, l’auteur étant depuis longtemps connu ! Pour autant, les éditeurs nous permettent de découvrir quelques textes méconnus qui sauront satisfaire les plus exigeants. Mais ce qui fait véritablement le sel de ce recueil réside dans la mise en image des textes par Plunkert, à la fois décalée, d’inspiration dada, inquiétantes et finalement légèrement amusantes. Certains critiques annoncent que ces illustrations rendent le recueil légèrement punk… Moi ce que je dirais, c’est qu’on ne peut louper l’occasion de faire découvrir l’auteur ou de fournir une belle édition inspirée à un amateur !

 

 JOCK ; SNYDER, Scott : Wytches, éditions Urban Comics.

wytches-tome-1Un comics d’horreur n’est peut-être pas le cadeau de noël le plus approprié mais il vous faut absolument découvrir le creator owned de Snyder chez Image (comme beaucoup de titre chez cet éditeur en ce moment !). Imaginez le projet Blair Witch écrit par Stephen King. Frousse, action, sombres secrets et ressorts relationnels sont au rendez-vous. Jock et son trait fin, légèrement irréaliste, son encrage trouble, renforcent cette histoire forte et contribue à rendre crédible cette histoire de sorcières. Moi, c’est la première fois qu’une BD me donne la frousse le soir…

 

 

 

MILLER, Georges : Mad Max : Fury road.

mad maxPour finir ma sélection avec du cinéma, je ne pouvais pas éviter d’évoquer Mad Max Fury Road. Baffe visuelle, ce nouvel opus de la saga vous entraine dans son sillage poussiéreux pour ne vous déposer qu’au terme d’une course poursuite de près de 2h, fourbu de temps d’ingéniosité déployée devant nos yeux. Sans s’étendre sur un intellectualisme tout Nolanien, Miller sait créer un monde riche de manière plutôt maline, il évoque quelques idées souvent engagées politiquement, par petites touches visuelles. Mad Max est beau, réussi et certainement à part dans le paysage SFFF Hollywoodien. A choisir, prenez le coffret 4films qui vous permettra de vous replonger avec plaisir dans les précédents opus !

 

 Bien sûr, cette liste n'est pas exhaustive, j'aurais pu vous parler de l'ambitieux Jadis, ou encore du curieux La France Steampunk tous deux chez Mnemos, ou encore d'Alastair Reynolds chez Bragelonne ; j'aurais pu vous parler de l'hilarant La Vie Secrète des Lego Star Wars chez Huginn and Muninn ; Enfin, j'aurais pu vous parler du génialissime Par bonheur le lait du cultissime Gaiman au Diable Vauvert. Mais ce ne serait plus une sélection !!

Quels que soient vos choix de cadeaux, je vous souhaite de très bonnes fêtes et reviendrai pour des voeux que j'espère pouvoir tenir cette année !!

Publicité
Publicité
12 septembre 2015

AYME, Marcel : Le Passe-muraille.

le-passe-muraille-315842

Certains par ici le savent peut-être, il m'arrive depuis quelques années de commettre de petits textes – et même, quand j'ai de la chance, de les publier. Or, il y a peu, un de mes lecteurs a eu l'adorabilité de comparer mes écrits à ceux d'un certain Marcel Aymé, auteur français réputé et fantastique du pas si lointain XXème siècle. C'est toujours flatteur, ceci étant, ce fut l'occasion pour moi de m'apercevoir que je ne connaissais ledit Marcel que trop superficiellement. J'ai lu, il y a fort longtemps, les Contes du Chat Perché, et je me rappelle avoir été enchanté par la légèreté du ton, la malice des histoires, l'ambiance incongrue et l'humour. Mais c'était il y a longtemps, et c'était à l'école. Je me rappelle également avoir vu un film en noir et blanc, enfant, chez mes grands-parents, à qui je demandais : « C'est quoi le Passe-Muraille ? » – à quoi je m'entendis répondre : « Eh bé, c'est le Passe-Muraille, tu connais pas ?

D'où j'en avais conclu qu'il s'agissait d'une sérieuse référence.

(Papi, Mamie, love 4 ever).

Mais à part ça, je m'étais jamais trop penché sur la question. Comme beaucoup de ces auteurs dont la Culture Officielle s'empare, il avait traversé ma vie avec une sorte d'indifférence et de déférence qui (heureusement) m'indifférait plus qu'elle ne me déférait. Et soudain, cela me parut ABSOLUMENT INTOLERABLE.

Me voici donc qui m'élance et cours jusque chez l'un de mes quatorze libraires préférés pour me procurer en urgence le Passe-Muraille, version papier cette fois, je rentre, je l'ouvre, je le lis. Pof.

Dix nouvelles en tout, dans lesquelles le bon vieux Marcel s'amuse à remettre en question les évidences de notre quotidien et d'en explorer les conséquences. Embarqué sur son épaule pour cet improbable voyage, on ne peut que se régaler.

Le style est extra – l'auteur truffe ses histoires de petites blagues et de références avec l'air de pas y toucher – l'imagination est brillante : il ose, tente, réussit des tours parmi les plus improbables. La malice avec laquelle il se défait des normes du réel pour mettre en évidence d'autres réalités autrement profondes, la fraîcheur massacrante avec laquelle il torture ses personnages simples et, toujours, très attachants, est franchement jouissive. Dans la nouvelle-titre, Le Passe-muraille, le fonctionnaire DutilleuL brille en société et découvre les plaisirs de l'extravagance grâce à son inattendue capacité à travers les murs. Dans Les Sabines, la susnommée se découvre le don d'ubiquité, voire de multiplicité, et en profite pour assouvir tous ses penchants lubriques. Dans La Carte, Marcel Aymé lui-même se livre à un improbable trafic de temps et de jours, qui le rattrapera dans le conte suivant, Le Décret.

Je ne vais pas faire un résumé de toutes les histoires, préférant vous laisser, si le cœur vous en dit, les découvrir par vous-mêmes lorsque vous vous pencherez dessus (ce que je vous souhaite, si ce n'est déjà fait). On l'a compris, je me fûmes régalé. Marcel Aymé démontre avec brio qu'on peut faire du fantastique, voire même de la SF sans avoir recours aux « subtils » (kôf !kôf !) luttes de pouvoir, intrigues de palais et autre complots royaux, sans hache destructrice et sans vampirette romantique. Et je vais, prenant en exemple mon conte préféré, celui des Bottes de sept lieues, conclure en attirant l'attention sur la formidable tendresse envers l'humanité qui ressort de ces textes – là où, me fiant benoîtement aux commentateurs de tous bords, je m'attendais (non sans un minimum d'angoisse, je dois dire) à une « magistrale démonstration de satire grinçante et d'ironie clinquante ». Comme quoi : ni amertume envers la société, ni super-pouvoirs fulgurants : ça empêche pas d'être excellent. Merci Mamie Nova !

Zolg.

31 août 2015

CERUTTI, Fabien : Le Bâtard de Kosigan, Le fou prend le roi.

le batard de kosigan 2

Fabien Cerutti et son bâtard de Kosigan étaient sans aucun doute pour moi La découverte Fantasy de l’année 2014. Alors quand la suite est parue en avril, je m’y suis jeté dessus ! Pourtant, ce n’est pas sans appréhension que je l’ai entamée, craignant que l’auteur ait tout donné sur le premier tome. Bien croyez-moi, il n’y avait pas de quoi s’inquiéter, Fabien Cerutti est un auteur parti pour durer !

Le Bâtard est un filou, nous le savons. Toujours à louvoyer entre des forces qui le dépassent, au service du plus offrant mais surtout à son propre bénéfice. Ici, le sénéchal d’Angleterre confie à notre mercenaire la délicate mission d’infiltrer les rangs français afin de découvrir les macabre complots qui s’ourdissent de l’autre côté de la manche, à Lens, à l’aube de la Guerre de Cent ans. Kosigan échafaude bien sûr des plans infaillibles… Mais tout ne se passera pas cette fois-ci comme prévu. L’impressionnant bâtard se ferait-il prendre à son propre piège ? Aurait-il trouvé plus malin que lui ?

Le premier opus avait une mise en scène très marquée, très spécifique, un rythme particulier qui le rendait délicieux. La difficulté du deuxième tome allait donc être de renouveler l’audace d’un schéma narratif identifiable à la série mais sans tomber dans la redite. Et il faut avouer que l’auteur s’en sort très bien. Nous retrouvons les deux aventures parallèles, celles de Pierre Cordawain de Kosigan au cœur d’intrigues assassines et celles de son descendant (ou ici plutôt de son collègue) qui enquête sur le passé perdu des Kosigan, mais le lien s’arrête là. Ici le héros est vite pris par l’intrigue et subit un adversaire peut-être plus malin que lui. C’est presque d’une enquête qu’il va s’agir ici. On retrouve donc avec bonheur une structure du texte identifiable et l’écriture de Fabien Cerutti, toujours aussi agréable.

Côté intrigue, le monde magique semble s’étoffer et l’univers s’enrichit d’autant. De grandes menaces mystiques viennent accoucher de grandes périodes historiques et donnent un éclairage nouveau à l’Histoire. Ici l’avènement de la Guerre de Cent ans prend un nouveau sens. L’auteur, historien habile, joue une nouvelle fois avec la petite histoire et accouche d’une uchronie intelligente. Le rythme reste soutenu mais ici le bâtard court après l’intrigue plutôt que de l’infléchir, nous laissant découvrir d’autres facettes de notre héros. Plus sombre, le scénario met nos nerfs à rude épreuve, personne n’étant épargné. Les plus intransigeants diront que l’intrigue est aussi plus classique mais ce serait sans compter les véritables qualités de style de l’auteur. A mon sens, ce qui est un peu en retrait sur ce tome, c’est l’enquête au XIXème. Si elle présente l’avantage de nous interroger sur la disparition du merveilleux dans l’Histoire et de reprendre ce qui fait la caractéristique stylistique d’un Kosigan, elle piétine et ne nous fait pas vraiment avancer sur l’intrigue générale. C’est tout de même un très léger bémol que j’avance, ayant pris un grand plaisir à suivre cette partie épistolaire du roman.

Au final, c’est avec délectation que j’ai goûté à ce deuxième tome. Toujours aussi bien écrit, toujours aussi bien bâti, Le Bâtard de Kosigan, Le fou prend le roi, permet à l’œuvre de Cerutti de s’étoffer, de se complexifier, de s’assombrir, de nous faire entrapercevoir l’intérêt que nous aurons à lire les suites qui ne manqueront pas d’être publiées. En lui-même, cet opus se lit d’une traite et ne saura que vous enchanter. En revanche, dire que ce roman se lit indépendamment est un peu exagéré ; ce serait perdre un bel intérêt à la  lecture que d’ignorer le premier tome. Fabien Cerutti confirme son grand talent d’auteur, de conteur et je ne peux que vous exhorter à le lire et à le faire lire !!

StepH

http://citriq.net/widget/aQA">>

11 août 2015

VICTOR, Gary : Treize nouvelles vaudou

Treize-nouvelles-vaudou_300DPI_CMYK

Gary Victor est un auteur haïtien assez réputé, ayant commis bon nombre de romans (souvent primés), nouvelles, essais et pièces de théâtre qui en font une sorte, si j'en crois ce qu'il s'en dit ici ou là, de "porte-parole" de l'identité hawaïenne. D'un autre côté, on devient si vite porte-parole dès que l'on vient d'ailleurs... peut-être se contente-t-il d'écrire et de décrire ce qu'il connaît et ce dont il rêve.

Quoi qu'il en soit, ma quête éperdue de vaudou m'a mené sur ses traces, et c'est avec grand plaisir que je me suis glissé entre les pages de ce petit recueil publié en 2007 et sobrement intitulé Treize nouvelles vaudou.

Une première bonne nouvelle : le titre ne ment pas. Il y a bel et bien treize histoires et chacune traite de cette fascinante religion – parce que c'est bien ce dont il s'agit, au départ, avant d'être un truc avec des poupées de cire et des morts qui se relèvent.

Treize courtes histoires, donc, écrites dans un style net et sans fioritures, qui tend à donner plus de poids à la réalité qu'il décrit. Ici, le fantastique et la magie sont abordés de par leurs effets et leurs manifestations extérieures plutôt que de l'intérieur. On y rencontre bien des hommes d'affaires assoiffés de pouvoir, des horloges maudites et des prêtres noirs, mais toujours sous l'angle, soit du simple témoin (dans le meilleur des cas), soit de la victime impuissante. Un peu comme si Gary avait lui-même peur d'approcher la bête de trop près.

On en ressort inquiet de toute cette solidité, toute cette véracité qu'acquiert la magie dans le cadre le plus quotidien qui soit, et si on a été enchanté des voyages effectués à travers l' île, de ses sublimes paysages et des rencontres que l'on y a faites ; si, certes, nous tient, tenace, l'envie de s'envoler une fois reposé l'ouvrage pour aller se perdre dans les cités poussiéreuses et les forêts d'Haïti, il ne nous en reste pas moins un doute. « Vraiment, chérie, tu es sûre... Haïti ? »

Ce qui est certain, c'est que s'il ne nous embarque pas pour d'interminables voyages extraordinaires, Gary Victor utilise remarquablement l'angle de la magie et du fantastique pour parler, avant tout, de l'homme, de ses ambitions, de ses noirceurs et de ses lueurs, toujours avec une simplicité qui n'échoue pas à en révéler l'universel.

Et ça c'est cool.

Zolg

18 juin 2015

Panini Comics : Star Wars

Star_Wars_Marvel_2015_Jaxxon_Variant

En 2012, c’est l’effervescence : Disney annonce avoir racheté les droits de la licence Star Wars à Lucasart. Choc et en même temps énorme espoir de voir de nouveaux épisodes de la série paraître sur grand écran et de nouveaux matériaux envahir nos étalages commerciaux. C’est que la grande compagnie de Walt a déjà montré sa puissance avec l’univers Marvel ! Que nous réserve-t-elle pour cet univers cultissime ? Un nouveau film, bien sûr, dont les moindres images sont très commentées et qui sort en fin d’année, une nouvelle série animée (Star Wars Rebel) pour plaire aux plus petits et relancer la franchise des jouets mais plus important et moins connu en France, une nouvelle série BD et une nouvelle continuité officielle après la reprise des droits par Marvel. Disney nous fait une démonstration de stratégie et de marketing. Mais qu’en est-il de la qualité ? La sortie du premier fascicule en français chez Panini comics est l’occasion de le découvrir !

Star Wars regroupe deux séries régulières mensuelles aux Etats-Unis : Star Wars et Star Wars : Darth Vader. Les deux histoires se déroulent en parallèle, juste après le premier épisode de la seconde trilogie (le premier réalisé donc !), Un Nouvel espoir. L’Etoile noire a été détruite, faisant subir un sérieux revers à l’Empire qui avait beaucoup investit sur cette super arme. La Rébellion, voulant pousser plus loin son avantage, décide d’attaquer une planète qui produit des armes pour troopers. Han Solo, Chewbacca, Luke Skywalker et la princesse Leia s’infiltrent donc dans la base pour la détruire mais tout ne se passera pas comme prévu… De son côté, Dark Vador subit le contre coup politique de son échec. Palpatine, l’envoie en mission secondaire pour négocier avec Jabba le Hutt, et lui impose un nouveau général intrigant. Mais le seigneur Sith a des plans. Il doit retrouver le jeune homme qui utilise la Force…

Avant tout et surtout avant de vous donner mon avis, il me faut vous préciser que la particularité de cette nouvelle production Marvel est d’être canonique. Quoi ? Ce qui est écrit par Jason Aaron, Kieron Gillen (ainsi que tous les futurs auteurs) et chapeauté par Axel Alonso (l’éditeur) deviendra l’histoire officielle de l’univers. Tout le reste n’est que Légendes (c’est ainsi que sont nommées les histoires antérieures). Une grosse pression sur les épaules des créatifs et un bel exemple de cross-media. Pour tout connaître de l’univers, il vous faudra tout voir/lire (et deux titres, ce n’est qu’un début à en croire Comic box).

Bon alors, après tous ces longs bavardages, ça vaut quoi ce magazine, ça vaut quoi ces comics ? Ben, j’ai envie de vous dire… sans trop de surprise… pour le moment. Se placer après le premier Star Wars tourné garantit d’avoir le plus d’audience possible. Pas besoin de connaître toute la mythologie pour comprendre, on reste sur du basique. Côté Star Wars on retrouve les ingrédients d’une bonne aventure avec les personnages qu’on aime, au moment où Luke est encore un paysan naïf qui découvre le monde, où Han et Leïa se chamaillent pour ne pas s’embrasser goulument. Bien sûr, nos deux droïdes sont de la partie ! Bref, une histoire efficace mais un peu sage (Dark Horse, l’ancien éditeur, avait exploré de nombreuses voies bien plus originales). Star Wars : Darth Vader reste plus mystérieux et pourrait être plus ambitieux : moins de texte, plusieurs pistes égrenées en même temps et des prises de risque pour la Continuité. A suivre donc. Notons enfin, la complémentarité des deux titres qui composent le magazine français et qui nous permettent de voir une même histoire du côté gentil puis de celui des méchants.

STAR WARS

En ce qui concerne les graphismes, on reste aussi  sur du très mainstream. C’est marrant (et quelques-uns me contrediront peut être) mais je retrouve dans les dessins de Cassaday du Carmine Infantino qui dessinait la série lors du précédent avatar de la série chez Marvel dans les années 80. Un léger gout de rétro que ce soit dans le cadrage ou les positions des personnages. Enfin, c’est plutôt réussi à mon avis. Si Larroca joue avec des traits et des effets plus contemporains, il ne m’a pas convaincu… Les effets de sabre laser sont assez laids et les planches sont assez statiques. Bof Bof. Peut-être que je ne suis pas seul à le penser puisque Eddy Granov prendra le relais à partir du numéro 6.

En conclusion ? Impossible de se passer du magazine pour les fans de la saga, Marvel a mis le paquet pour vous accrocher (15 couvertures variant) question mise en avant. En revanche, l’enjeu affadit les ambitions scénaristiques et je me demande s’il se passera vraiment des choses importantes hors clin d’œil scénaristiques et références… Les moins acharnés des spectateurs s’en passeront sans doute avant que les tentacules commerciales (de Disney/Marvel) ne le reprennent dans ses filets !

StepH

Publicité
Publicité
7 juin 2015

STRAUB, Peter : Julia.

julia

Peter Straub fait partie de mes souvenirs d’enfance. Non que je l’aie lu, caché sous ma couverture avec une torche électrique braquée sur le terrible roman, j’étais un peu trop émotif pour cela, mais parce que mon meilleur ami, qui se gavait de Stephen King, Masterton et autre Koontz de la collection Terreur de Pocket le faisait. Il n’en dormait pas de la nuit et n’aimait plus trop éteindre les lumières. Moi ça m’angoissait par procuration. Aujourd’hui adulte, j’ai eu envie d’affronter ces peurs enfantines. Masterton, King, Herbert, c’est fait avec des bilans mitigés. Reste Koontz, Barker et Straub. Le côté prétendument littéraire de ce dernier m’a toujours attiré et les rééditions m’ont donné l’occasion de me plonger dans Ghost Story. Ce n’était sans doute pas le bon moment et je l’avais abandonné, un peu ennuyé. Aujourd’hui, c’est donc une deuxième chance pour moi de rencontrer Peter Straub avec Julia, toujours grâce à la courageuse collection L’Ombre de Bragelonne. Vais-je enfin être séduit, comprendrais-je les terreurs nocturnes de mon ami d’enfance ?

Julia fuit. Son mari, ses souvenirs, l’hôpital. Elle ne veut plus de cette vie-là et cette belle maison pourrait lui offrir l’opportunité de refaire sa vie, enfin libérée de l’influence de Magnus et du souvenir de sa fille. Mais rien ne se passe comme prévu. D’abord cette fille, qui ressemble si fort à Kate. Et puis le harcèlement de Magnus, qui cherche à la rendre folle. Elle a beau essayer, on ne sort pas si vite des griffes d’un pervers, surtout lorsqu’on est très riche. Mais si le bourreau n’était pas seulement le mari ? Si la maison cachait un horrible et dangereux secret ? Et si Julia été tout simplement folle ?

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Peter Straub ne fait pas de cadeaux à son héroïne (la victime de son roman !). Très adroit sur la construction de ses personnages, il arrive à créer une véritable empathie entre nous et eux. C’est d’autant plus terrible que son objectif reste de les torturer (psychologiquement et physiquement, parfois). On aime assez rapidement Julia, on la plaint, on veut qu’elle sorte des griffes de ce salaud de Magnus. Mais on se dit que la pauvre est assez instable aussi. Qui ne le serait pas après avoir perdu la chair de sa chair ? Magnus, Marc, Lili sont aussi dépeints et suivis avec finesse et perdent assez rapidement leur statut de gros méchants pour devenir des personnes complexes (et d’autant plus effrayantes de bêtise). Enfin, la maison, comme dans toutes histoires de hantises supposées, est dépeinte, caractérisée, horrible et effrayante. Cet attachement aux protagonistes est d’autant plus important que l’auteur nous livre un roman sensible, loin des gros effets spéciaux, tout en finesse. Parle-t-on de folie, la maison est-elle hantée ? La première partie laisse place au doute et c’est particulièrement bon. Straub aime jouer avec nos nerf, inférer sur ce qui se passe vraiment, avec en point de mire qu’il va arriver des choses horribles à Julia.

Mais si les personnages sont vivants, c’est grâce aussi à la grande qualité d’écriture de l’auteur. J’écrivais en préambule qu’il était considéré comme un écrivain au style plutôt soutenu et je me joins à tous ceux qui le disent : Peter Straub attache une belle importance au style, ce qui contribue sans doute à le classer dans une mouvance un peu gothique. Les mots ont un sens, on ne retrouve pas des répétitions toutes les 4 lignes, ce qui le classe au-dessus de pas mal d’auteurs contemporains ! En revanche, nous perdons un peu parfois en rythme. Il faut aimer patienter, ce qui ne se passe plus ni dans les romans d’horreurs ni dans les films récents. L’écrivain décrit, fait le tour de la question, utilisant plus que des dialogues pour faire avancer l’intrigue. Certains seront déçus. Moi ça m’a bien plus. Sans doute aussi parce que le roman n’est pas très long, j’avais eu plus de mal sur Ghost story.

Au bilan, Julia n’a pas pris une ride (il date de 1976). Très bien écrit, il comporte son lot de scènes effrayantes mais c’est bien plutôt le thriller psychologique qui m’a interpelé. Straub est un auteur habile qui sait donner vie à ses personnages, les rendre crédible, nous confronter à une inquiétante étrangeté qui sied presque plus au roman fantastique qu’à l’horreur. Les fans d’œuvres extrêmes, dures, passeront leur chemin, les accros aux gros frissons aussi (je n’ai pas dormi la lumière allumée !) mais les lecteurs avides de littérature se laisseront tenter avec plaisir. Pourvu que Bragelonne continue de résister et de nous procurer des titres de cet acabit car il n’est pas si facile de publier du fantastique et de l’horreur aujourd’hui.

StepH

NB : une adaptation cinématographique a vu le jour en 1977 avec Mia Farrow (l'actrice de Rosemary's baby)en voici la bande annonce :

The haunting of Julia Trailer aka Full Circle

 

http://citriq.net/widget/auY">>

2 juin 2015

DEL SOCORRO, Jean-Laurent : Royaume de vent et de colères.

royaume de vent et de coleresLorsqu’on est libraire, la question du volume de nos lectures est important ; d’autant plus important que le libraire travaille dans une GSS et fait face au dénigrement du client (« ah, vous ne savez pas, ça ne m’étonne pas… Je vais aller dans une vraie librairie, où l’on trouve de vrais libraires »). Parfois donc, la notion de plaisir s’estompe face à la nécessité. On lit, on se dit qu’on prend du retard sur les nouvelles sorties, on lit, on lit, pour dire je connais, pas pour dire j’aime. Lire fait partie du travail et devient fastidieux. Et puis on prend un nouveau roman, on en commence la lecture et tout s’arrête. Et l’on se souvient des raisons qui nous font aimer ce métier qui font que lire c’est vivre. Pourquoi je vous parle de cela ? Parce que c’est ce qui m’est arrivé lorsque j’ai lu ce nouvel auteur découvert par Actusf (encore eux !). Pris presque par hasard, à la couverture, dans ma librairie, j’ai vécu un beau voyage littéraire et repris gout à la fantasy (même si elle est ici très légère). Voici ce que j’aimerais en dire :

L’auberge est toujours le carrefour des destins. Ici, la Roue de fortune accueille les protagonistes d’un assaut de l’Histoire : 1596, Henri IV veut reprendre Marseille l’arrogante, en pleine guerre de religions. Gabriel, vieux chevalier presque brisé, Axelle, ancienne mercenaire devenue mère et propriétaire de l’auberge, Armand, Artbonnier qui a renié la magie pour l’amour, Victoire maîtresse de la guilde des assassins, tous sont réunis ici, somme de leurs histoires personnelles, prêts à en découdre avec le destin, quitte à faire le point sur des vies malmenées…

Difficile de résumer ce roman sans en dire trop… Royaume de vent et de colères et une tragédie qui a pour scène la Roue de Fortune et comme chœur le Mistral. Jean-Laurent Del Socorro nous narre les petites histoires qui font la grande histoire avec une habileté hors du commun.

Le roman en trois parties bien déterminées (une situation initiale, ce qui s’est passé avant et enfin la résolution de l’intrigue.) se lit d’une traite, avec gourmandise. Monté de manière intelligente, Royaume de vent et de colères combine instants intimes et souffle épique, Histoire et histoires. On s’émeut et on se pose des questions sur la réalité historique (moi en tout cas car je suis un peu nul sur ces sujets !), mais on suit aussi forcément ces personnages tout en vérité, chahutés par la Vie, qui courent vers leur destin. L’équilibre des deux facteurs donne le ton particulier et sensible de ce livre.

Tout commence à l’auberge avec un magnifique plan séquence suivant alternativement la même scène sous diverses focalisations internes. Vif, cinématique, les premiers chapitres vous mettent dans le bain, dévoilant d’entrée de jeu le grand talent de l’auteur, tant sur le style que sur les qualités scénaristiques. Les chapitres sont courts et alternent les différents points de vue (peut-être parfois trop courts !). La deuxième partie perd un peu de rythme, se fait plus calme. On retourne en arrière dans la chronologie, on prend le temps de savoir ce qui a mené nos héros à ce point charnière. Encore une fois, les petites histoires et la Grande se mêlent, dénonçant un destin implacable. Comment tout cela aurait-il pu se passer autrement ? Les personnages gagnent en intensité, en justesse. Enfin, la troisième partie reprend un rythme plus soutenu, en rapport avec les premiers chapitres. L’histoire poursuit son chemin vers l’Inéluctable. On ne peut qu’évoquer la tragédie avec des personnages qui embrassent finalement leurs destins. Hubris, chœur, plein d’éléments me viennent pèle mêle pour illustrer cette référence. Quoiqu’il en soit, naturellement, la troisième partie clôt l’histoire en mettant toujours en avant des personnages humains, trop humains.

Vous l’avez compris, Royaume de vent et de colères est un gros coup de cœur. Je l’ai adoré de bout en bout et ne peut que regretter qu’il ne soit pas plus long ou le début d’une belle série ! Pour autant, c’est cette longueur même qui rend le texte si beau ! Le vent de l’Histoire souffle fort sur Marseille bousculant des héros et les poussant à devenir ce qu’ils doivent être… Un roman incontournable.

StepH

<img">http://citriq.net/9782917689837"><img src="http://citriq.net/widget/auJ.png" alt="CITRIQ" />

25 mai 2015

BRITE, Poppy Z. : Les Contes de la fée verte.

Contes-fee-verte-Brite

Ceci est la chronique d'un échec : celle d'un livre que je n'aurai pas réussi à lire jusqu'au bout. Je suis parti avec de bonnes intentions, pourtant. Poppy Z. Brite, un auteur de la Nouvelle Orléans – quand t'as regardé Treme (fabuleuse série à regarder sans délai !) jusqu'au bout et que tu cherches un moyen de t'y replonger autrement que par le biais de son (excellente par ailleurs) musique, tu te dis « un auteur qui va écrire sur du vaudou, allez en avant. »

C'est ça que tu te dis. Enfin, c'est ça que je me suis dit. Alors tu (je) emprunte(s) à la bibliothèque un livre de cette gentille dame qui est devenue un monsieur (monsieur Billy Martin, selon saint-Wiki), si j'en crois les dernières rumeurs, et qui est une "poète du noir", une "esthète de l'obscur", pour résumer ce qu'il s'en dit ici et là.

Et puis tu le lis... ou en tout cas, tu essayes.

Cher lecteur, moi aussi j'ai été adolescent, j'ai connu ma part de fascination morbide. J'ai kiffé The Crow et Brandon Lee, écouté The Cure et Alice in Chains (même que ça m'arrive encore), et je dois reconnaître qu'Edgar Poe exerce encore sur moi une sorte de fascination exagérée (même si ça n'est plus pour les mêmes raisons qu'autrefois, le bougre possédant un talent bien plus diversifié que ce que l'on veut bien souvent en dire). Malgré tout, je n'ai pas souvenir d'avoir lu/vu/écouté quoi que ce soit qui aille aussi loin dans le morbide.

En soi, Mlle Brite/mr Martin réalise(nt) déjà une performance.

Allez, je l'avoue, je n'ai pas lu l'intégralité des Contes de la fée verte. Je ne suis venu à bout que de la moitié, en fait. Et j'en ressors avec une question : qu'est-ce qui intéresse les gens, que diable ?

Le livre est précédé d'une préface de Dan Simmons, présentant la demoiselle comme l'un des « grands auteurs à venir », ce qu'elle était vraisemblablement à la fin des années 90, et force est de reconnaître que la prophétie s'est avérée juste. Mais, soyons sérieux : est-il possible – vraiment, est-il possible que des gens regardent des films tels que Vendredi 13, Hellraiser ou Massacre à la tronçonneuse en les prenant au premier degré et en prenant leur pied en contemplant les incroyables effusions de sang qui en constituent la sumstantimfims mwell? Dois-je réellement croire que tant de personnes achètent des livres, voire en écrivent, pour compenser leurs pulsions morbides et se délecter des pires atrocités couchées sur papier blanc ?

Ma foi, pourquoi pas. Je ne dis pas que le monde est beau et blanc, il y a forcément violence et noirceur à un moment ou à un autre, dans une oeuvre. Mais je veux dire... dans la même logique, il y a (il doit y avoir) forcément un peu de lumière... non ? Je suis peut-être en-dehors de la norme, en fait. Malgré tout, à la lecture de ces contes je me dis que quelque chose ne tourne pas rond. Chez moi, ou chez elle... ou chez ses fans. Mais enfin... ?!? Peut-on réellement fantasmer à l'idée d'une personne s'enfonçant un fémur dans le... truc ? A celle de frères siamois mourant d'infection après avoir essayé de se recoller ? A la pensée d'une déesse dévoilant les moississures de ses parties intimes pour convertir de pauvres types à la zombitude ?

Je n'en dévoilerai pas plus. Les Contes de la fée verte m'auront, quant à moi, fait l'effet d'un plat trop mauvais pour que je me resserve : très rapidement, j'ai décidé d'arrêter les frais, refusant de céder à cette fascination qui semble s'emparer de bien d'entre nous quand nous sommes confrontés à ce qui nous échappe. Oui, j'ai été adolescent et j'ai même fait rire la classe entière pendant une exposé sur les camps de concentration (que personne ne m'en veuille, c'était il y a vingt ans, prescription officielle). Mais j'avais 14 ans, et j'ai été récompensé d'un zéro, que j'arbore fièrement dans les soirées mondaines pour changer le cours de la conversation quand il commence à tourner autour du thé, des voitures de sport ou de la cannelle. Et aujourd'hui, je ne peux, comme tout le monde, je pense, m'empêcher de frissonner en regardant l'infinité de documentaires sur le sujet, en pensant aux horreurs qui se sont déroulées là et à celles qui se déroulent encore dans notre monde, et j'avoue que, ce que je recherche dans un livre, ce sont des solutions, des optique différentes, des angles de vue éclairants. Il y a peut-être, il y a sans doute du traumatisme dans cette littérature-là, et par ce biais, je peux la comprendre. Mais bon... je dis ça, je dis rien.

Après, rendons à Billy ce qui appartient à Poppy, c'est formidablement écrit. La plume et l'angle sont remarquables. Autre mérite, elle se dresse sans crainte face aux tenants absolutistes du schéma narratif, nous proposant des histoires inattendues et originales, au déroulement souvent inattendu. Mais enfin... pouah !!! On peut le prendre dans le sens que l'on veut, à un moment, il n'existe qu'un jugement : madame Brite, vos histoires ont beau être bourrées de qualité, elles sont dégueulasses, pardon.

Enfin... comme je suis bien élevé, je dis : « moi j'aime pas. »

Zolg

15 mai 2015

GRIPARI, Pierre : L'incroyable équipée de Phosphore Noloc.

incroyable histoire

Tout le monde connaît les Contes de la Rue Broca, fameux et fabuleux recueil de contes enfantins de Pierre Gripari. Tout le monde connaît Pierre Gripari, au moins pour ce livre-là. Et comme souvent, tout le monde s'en contente, ce qui est déjà pas mal. Je ne ferai pas l'affront au monsieur de dire que le monde ignore royalement la sueur et le temps passés sur ses autres œuvres, pour en faire l'auteur d'un seul succès. L'un dans l'autre, c'est déjà pas si mal, en fait, et puis de toute façon il est mort, alors il s'en balance (sans doute).

Mais passons. Il est peut-être temps de mettre un terme à cette pénible et boiteuse introduction, qui aurait pu se résumer à cette seule phrase : Pierre Gripari a écrit d'autres livres que les Contes de la Rue Broca. Parmi eux, donc, L'incroyable équipée de Phosphore Noloc.

Vous serez peut-être surpris de l'apprendre, on retrouve dans ce roman la malice jubilatoire, la tendre bienveillance, doublée cette fois d'une féroce indépendance d'esprit et de ton. Farce ? Odyssée ? Roman surnaturel ? Conte philosophique ? Dystopie ? Le livre est un peu tout ça à la fois. Construit sur la base de chapitres très courts, il se dévore sans y laisser paraître, nous portant de péripétie en péripétie sur la vague de nos rires ravis.

Le roman est pétri de trouvailles, depuis son principe même (un savant, le dénommé Phosphore Noloc, donc, acquiert la certitude que l'Amérique n'existe pas, et il prend un navire de croisière en otage pour aller vérifier son idée par lui-même) jusqu'aux personnages (Dieu déguisé en vieille noire fumant la pipe, un marin antipathique, le roi Paté-Paté et son fils Ti-paté adorateurs de Ti Yézou (le petit Jésus ?) en passant par les lieux visités (l'île de Pédonisse, où l’on ne devient enfant qu'à 25 ans, la mer du poisson-fumant...) et cette formidable « combinaison-bulle » qu'ils utiliseront pour se déplacer en mer. Entre temps, Gripari prendra soin de mettre en œuvre bien des évidences, s'attaquant sans vergogne à la civilisation et à ses ravages pour nous rappeler à des idées simples – et à ne surtout pas ériger en principe, selon ses propres prescriptions.

Bref, en un mot comme en cent, c'est un régal, qui se termine sur ce constat final : « Votre bon Dieu, votre démocratie, votre nationalisme, votre communisme, ce ne sont que des attrape-couillons. »

Qui dit mieux ?

Zolg.

10 mai 2015

American Horror Story : Freak Show. Episode 1

american-horror-story

Nouvelle rubrique du blog, Impressions sera la rubrique des articles courts, des premières impressions, des avis à chaud : un premier épisode de série, une partie de bouquin, une réflexion, cette catégorie se voudra concise et très subjective. Pour commencer et illustrer mon propos, voici le compte rendu indécis du premier épisode de la saison 4 de American Horror Story : Freak Show.

AHS (pour les intimes) est une série que j'attends autant que Game of thrones (GoT). Pourtant, je ne sais pas toujours quoi en penser... J'ai adoré la première saison, j'ai aimé la seconde et suis resté un peu perplexe bien que positif sur la troisième. De grandes qualités et de gros défauts font que les avis sont en général tranchés à son sujet. Pour ma part, les effets de caméra m'amusent et me rappellent à juste titre un cinéma très référencé mais m'exaspèrent aussi souvent, me demandant si, au final les créateurs (Ryan Murphy et Brad Falchuk) ne se moquent pas de nous. Le scénario oscile aussi entre grandeur et décadence, entre horreur et psychologie. Il représente une certaine vision de l'histoire américaine, une certaine vision des franges de l'humanité et un hommage au cinéma d'horreur. Quoiqu'il en soit, la douzaine d'épisodes de chaque saison me tord les tripes et me procure des sensations. Ce n'est déjà pas si mal !

En ce qui concerne ce premier épisode de la quatrième saison dont le cadre est une cirque de freaks perdu dans la campagne américaine dans les années 50, je n'ai pas été vraiment déçu, ni vraiment convaincu. L'intrigue n'a rien d'exceptionnel, il faut l'avouer : des monstres de foire dans un petit patelin bien pesant, un meurtrier fou, une Madame Loyal à la recherche de sa jeunesse et de gloire perdue, une chasse au sorcière qui s'annonce... Ca ressemble à une déclinaison de la saison trois. Pour autant, c'est efficace, le clown est horrible, on ne veut pas mais on ne peut pas s'empêcher de regarder ses êtres difformes et repoussants... L'inquiétante étrangeté de Freud... Retour à la première saison et ses questionnements psychanalytiques ? Ce serait bien.

Un premier épisode donc qui ne peut qu'appeler à poursuivre pour moi mais sans vraiment être persuadé que le concept ne s'essouffle pas (d'ailleurs la saison 5 devrait être repensée dans sa structure).

American Horror Story : Freak Show Official Extended Trailer

 

Publicité
Publicité
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 30 > >>
E-maginaire
  • Tout ou presque sur le domaine de l'imaginaire! Littérature (fantastique, SF, fantasy), BD, comics, manga, jeu de rôle, cinéma. Des actus et des nouvelles. Blog collaboratif, n'hésitez pas à l'enrichir de votre avis!
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Derniers commentaires
Publicité