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E-maginaire
23 juin 2008

ROMERO, George, A.: Diary of the dead

 

 

diary_of_the_deadAttention, retour de la discussion sur les films de zombies : satire sociale ou pur divertissement ?
En effet après le débat passionné qu’avait suscité la critique de 28 semaines plus tard, (mal)traité par l’ami Steph, je vous propose mon avis sur le dernier Romero, père fondateur du genre, sobrement intitulé Diary of the dead.

L’agenda dont il est question dans le titre est en fait le témoignage vidéo et au jour le jour d’une équipe de tournage d’un film d’horreur, constituée d’étudiants et d’un professeur alcoolique (oui, c’est important pour la suite !), qui va se retrouver témoin des premières heures d’une des pires catastrophes que l’humanité va rencontrer : le jour où les morts se relèveront !
Film de zombies post 11 septembre, DOTD est en un sens certainement plus réussi que son prédécesseur dans la saga de Romero (à savoir son mitigé Land of the dead). Le postulat de départ semblait en tout cas plus intéressant, puisqu’il proposait un retour aux sources (les premières heures de l’invasion), vu à travers le nouveau prisme qu’offre le tournage en Digital Video. On s’attend donc à un film plutôt sérieux et une réflexion sur le rôle que joue les nouveaux médias mutants que sont les vidéos amateurs, blogs et autres Youtube. Malheureusement, Romero semble ne pas savoir choisir entre le divertissement et le grand sermon moral. Après un début plutôt convaincant et prometteur, le film livre rapidement ses limites : un casting catastrophique (mais serait-ce la VF qui en est responsable ?), des scènes difficilement crédibles (les personnages dissertent allègrement sur la raison d’un suicide dont ils ont étés témoins à l’instant !) et des dialogues d’une lourdeur imbattable ; je ne peux résister au plaisir de vous donner un exemple : « Avant c’était nous contre nous. Maintenant, c’est nous contre eux. Oui, mais eux, c’est nous. » Bien vite, on se rend compte que le film va ainsi osciller entre le sérieux le plus pompeux et le rire au troisième degré (le passage chez les Amiches !), ce qui est assez déroutant. En résulte une œuvre hybride dont on ne sait plus trop si elle ne se prend pas au sérieux ou si elle se destine à nous poser des questions qui méritent réflexion. Romero avait par le passé parfaitement réussi son coup (le magistral Zombies, second opus) qui alliait rigueur formelle et critique sociale. Ici, malgré l’expérience, il nous livre un joyeux fourre-tout qui peine à trouver une justesse de ton.
DOTD n’est donc pas totalement raté, mais il pâtit de la présence encombrante de son format pseudo-documentaire, pourtant à l’essence même du projet du film. Mais lorsque des choix sont faits, il faut les assumer jusqu’au bout, et justifier jusque dans l’écriture la présence de la caméra. En témoigne la scène où, Jason, le réalisateur, reste à côté de la caméra qu’il recharge, pendant qu’il entend les cris de ses amis se faisant massacrer… Difficile à avaler !

En bref, si vous cherchez un énième divertissement, DOTD apporte son lot de scènes gores marrantes, tout en délivrant un message pompeux. En revanche, si vous préférez une histoire plus vraisemblable, je vous conseille plutôt de vous tourner vers un petit bijou que je ne tarderai pas à chroniquer en ces pages : la série de comics Walking Dead.

Mr Jack

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Commentaires
A
Enfin lue ta critique, elle est sensée, mais je la démonterai avec ma clef à molette.
M
Un format certes, mais lourd de sens et de conséquences. Je suis également convaincu qu'il peut apporter son lot d'innovation mais avec déjà pas mal de loupés à son actif.<br /> Je me suis rappelé une autre réussite, pas exactement de la DV subjective, mais un petit peu quand même: Ju-on l'oeuvre en téléfilm qui a précédé la saga The Grudge multi-remakée par le même réalisateur d'ailleurs. La Dv rajoutait un petit côté glauque comme sur les reportages de Mystères, mais oui vous savez l'émission bidon de TF1 qui foutait les jetons quand on était marmots (ou ados pour certains ^^). En fait Blair witch n'a rien inventé!
S
Je vois que tu t'insurges contre le manque de commentaires et je remarque que je ne t'ai pas répondu à celui-ci!! <br /> Alors non, je n'inclus pas Diary of the Dead car je ne l'ai pas vu mais d'une manière générale, je trouve que la production actuelle de Romero ne vaut pas celle des années de sa gloire...<br /> En ce qui concerne le DV, je ne suis pas tout à fait de ton avis, je pense que ce peut être une bonne chose, après tout ce n'est qu'un format et pas une manière de filmer. Le problème est plus aujourd'hui qu'on utilise les particularités du DV pour faire des choses qui sont à la mode et souvent assez similaires. Laissons le temps à la mode de passer, ensuite nous pourrons voir...<br /> <br /> StepH
M
Et pour Romero, Steph, tu inclus Diary of the dead? Tu l'as vu? Parce qu'apparemment beaucoup de critiques le portent aux nues, alors je me sens un peu honteux de ne pas avoir aimé, mais moi aussi je me suis royalement fais ch...
M
Principalement, ce que je reprochais au format DV et plus précisément aux deux exemples susmentionnés, c'était qu'il n'apportait pas grand chose au cinéma. En clair comment faire du neuf avec du vieux en recyclant des idées de mise en scène éculées, sur lesquelles on aura juste mis un coup de peinture. C'est trop souvent aussi bien filmé que le mariage de ma soeur, efficace, et en plus ça ne fait avancer en rien le schmilblick! Le langage cinématographique reste le même, rien ne change si ce n'est la façon de vendre le film (estampillé Pure histoire vraie - voir Blair Witch). Même ce procédé n'est pas moderne, je pense à la vague de films "documentaires" des 70's (Texas chainsaw... Last house on the left...).<br /> Aussi, après la vision de Rec, qui apporte un vrai regard neuf sur certains effets, de vraies bonnes idées, mes mauvaises opinions sur le sujet ont fondu comme un vampire au soleil!<br /> Bref après un sentiment peut-être un peu réac sur le Dv, j'en viens à me demander si finalement, il n'aurait pas quelque chose à apporter au 7ème art.
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