GRIMBERT, Pierre : Le secret de Ji – Les enfants de Ji
" Un
voyage de mille lieues commence par un simple pas ".J'ai décidé de faire
mien cet aphorisme mais de l'appliquer aux contrées que nous foulons ici,
celles de l'Imaginaire. Nombreux sont ceux, encouragés par le cinéma, la
littérature de jeunesse ou les séries audiovisuelles à chercher à entreprendre
ce voyage de mille lieues. Je veux vous offrir ici un premier pas...
Ji est une île où il y a cent quarante ans furent conviés des ambassadeurs des nations du Haut et des Bas-Royaumes pour y assister à un extraordinaire prodige. La plupart y ont survécu mais on fait serment de ne pas en révéler la teneur à leurs souverains respectifs et ont subi pour cela opprobre et déshonneur. Afin de célébrer leur communauté de destin, ils ont pris l'habitude de se réunir à l'anniversaire de la date de leur périple et après eux leurs enfants, puis les enfants de leurs enfants. Mais aujourd'hui, les héritiers deviennent des fugitifs, poursuivis comme ils le sont par les zélotes assassins de la déesse Zuïa. Des quatre coins des Royaumes, ils se regroupent avec comme unique issue de percer le mystère de leurs ancêtres, le secret de Ji.
Les héros
des "Enfants de Ji " sont leurs descendants. Après leur
extraordinaire aventure les héritiers ont tenté d’oublier. Mais le fardeau des
pères toujours sera porté par les fils. C'est à la nouvelle génération de
parcourir le même chemin que celui de leurs aînés pour tenter de vaincre le
funeste destin qui toujours la lie à une petite île au court patronyme.
Le combat
d'un faible nombre contre une multitude d'avanies, d'adversaires pour triompher
d'un mystère et accomplir – ou dépasser, selon les points de vue – un avenir
tout tracé. C'est à cela que nous confronte à deux reprises Pierre Grimbert. La
force de ce faible nombre est la force de ces récits. Certes les héros sont
éternels mais la difficulté que l'on trouve parfois dans les récits
fantastiques est de s'identifier à des personnages trop complexes ou trop
nombreux. Ici, le premier est un redoutable guerrier qui ne survit depuis une
vingtaine d'année en ne faisant confiance qu'à son instinct. La seconde est une
maîtresse politique, une magicienne, une fine diplomate. Le suivant est
l'archétype du bon géant qui a le pouvoir de communiquer avec les animaux.
Suivent deux jeunes gens qui vont apprendre pour l'une le métier des armes et
pour l'autre à exploiter son impressionnant talent magique, lui le timide
villageois à l'esprit agile qui suit son amie d'enfance dont il est éperdument
amoureux. Les couples se formant dans la première série, ce sont leurs enfants
qui prennent la place de leur aïeux par la suite. Prenant leurs qualités, leurs
défauts, mais développant leurs propres personnalités : la demoiselle de cours,
le guerrier barbare, et les deux benjamins aux étranges facultés.
Dernier
avertissement à toi novice qui a pu apprécier le genre par ce récit, je prédis
un long et périlleux voyage sans fin et sans retour. Car comme le disait J.R.R.
Tolkien " la route se poursuit inlassablement, descendant de la porte où
elle commençait ". J"espère ici avoir ouvert une porte vers de
nouveaux horizons...
Pacman.