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E-maginaire
17 mai 2010

GRIMBERT, Pierre : Le secret de Ji – Les enfants de Ji

secret_de_ji_1" Un voyage de mille lieues commence par un simple pas ".J'ai décidé de faire mien cet aphorisme mais de l'appliquer aux contrées que nous foulons ici, celles de l'Imaginaire. Nombreux sont ceux, encouragés par le cinéma, la littérature de jeunesse ou les séries audiovisuelles à chercher à entreprendre ce voyage de mille lieues. Je veux vous offrir ici un premier pas...

Ji est une île où il y a cent quarante ans furent conviés des ambassadeurs des nations du Haut et des Bas-Royaumes pour y assister à un extraordinaire prodige. La plupart y ont survécu mais on fait serment de ne pas en révéler la teneur à leurs souverains respectifs et ont subi pour cela opprobre et déshonneur. Afin de célébrer leur communauté de destin, ils ont pris l'habitude de se réunir à l'anniversaire de la date de leur périple et après eux leurs enfants, puis les enfants de leurs enfants. Mais aujourd'hui, les héritiers deviennent des fugitifs, poursuivis comme ils le sont par les zélotes assassins de la déesse Zuïa. Des quatre coins des Royaumes, ils se regroupent avec comme unique issue de percer le mystère de leurs ancêtres, le secret de Ji.

Les héros des "Enfants de Ji " sont leurs descendants. Après leur extraordinaire aventure les héritiers ont tenté d’oublier. Mais le fardeau des pères toujours sera porté par les fils. C'est à la nouvelle génération de parcourir le même chemin que celui de leurs aînés pour tenter de vaincre le funeste destin qui toujours la lie à une petite île au court patronyme.

Le combat d'un faible nombre contre une multitude d'avanies, d'adversaires pour triompher d'un mystère et accomplir – ou dépasser, selon les points de vue – un avenir tout tracé. C'est à cela que nous confronte à deux reprises Pierre Grimbert. La force de ce faible nombre est la force de ces récits. Certes les héros sont éternels mais la difficulté que l'on trouve parfois dans les récits fantastiques est de s'identifier à des personnages trop complexes ou trop nombreux. Ici, le premier est un redoutable guerrier qui ne survit depuis une vingtaine d'année en ne faisant confiance qu'à son instinct. La seconde est une maîtresse politique, une magicienne, une fine diplomate. Le suivant est l'archétype du bon géant qui a le pouvoir de communiquer avec les animaux. Suivent deux jeunes gens qui vont apprendre pour l'une le métier des armes et pour l'autre à exploiter son impressionnant talent magique, lui le timide villageois à l'esprit agile qui suit son amie d'enfance dont il est éperdument amoureux. Les couples se formant dans la première série, ce sont leurs enfants qui prennent la place de leur aïeux par la suite. Prenant leurs qualités, leurs défauts, mais développant leurs propres personnalités : la demoiselle de cours, le guerrier barbare, et les deux benjamins aux étranges facultés.enfantsdeji

Il est souvent difficile de choisir une première œuvre pour entrer en Médiéval-fantastique. Nombreux sont ceux à tomber dans le piège du " Seigneur des Anneaux ", un livre quelque peu exigeant. Par "Ji", on débute son périple par l'identification de ces personnages, certes archétypaux, mais au destin exceptionnel. Par leur évolution - surtout dans " le Secret de Ji "- On appréhende certains des " composantes-clés " du genre : La science du combat à l'arme blanche, les arcanes de la magie, l'essence des Dieux... " Les Enfants de Ji "est une suite logique. Elle reprend des éléments familiers connus pour leur donner plus d'ampleur. Reste la quête du secret, un ressort classique de toute sorte de récits, policiers ou à l'eau de rose. Certes ici, le secret est un peu plus métaphysique et impalpable mais le questionnement reste léger, plus adapté au récit d'aventure qu'à l'interrogation philosophique. En conservant à l'esprit qu'un trop grand décalage nuit à l'évasion et au dépaysement et qu'une première œuvre est parfois déterminante à encourager les lecteurs à persévérer dans le Médiéval-fantastique, j'appuie " le Secret " et " les Enfants de Ji ", attendant avec curiosité votre opinion de néo-lecteur ou votre contribution de vieux briscard sur cette œuvre ou d'autres à conseiller aux "petits nouveaux".

Dernier avertissement à toi novice qui a pu apprécier le genre par ce récit, je prédis un long et périlleux voyage sans fin et sans retour. Car comme le disait J.R.R. Tolkien " la route se poursuit inlassablement, descendant de la porte où elle commençait ". J"espère ici avoir ouvert une porte vers de nouveaux horizons...

Pacman.

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Commentaires
Z
Eh ben alors quoi tu dis rien Pacman ? T'aurais-je si aisément convaincu ? Ou bien est-ce la hardiesse de ma syntaxe qui te décourage ? <br /> <br /> Zolg.
Z
Ah ok. Mais va-t-on pas faire des spoils avec tout ça ? <br /> Pour le dieu-qui-sait-tout, oui, je reconnais. C'est bien trouvé. <br /> Personnellement, j'ai accroché avec l'arrivée du lutin Loïol, qui erre entre (je résume, pour pas spoiler) "paradis" et "enfer", et qui est un personnage vraiment sympa. Que je trouve.<br /> Pour les points négatifs, je trouve que l'intrigue est beaucoup trop manichéïste, et l'univers dans son ensemble, et c'est un détail qui me gène souvent - parce qu'on le retrouve trop souvent. Alors, je dis pas : des chefs d'oeuvre sont construits sur ce schéma-là aussi, et on peut bien s'en accomoder ; mais ici, tout y est trop rattaché, et l'auteur développe trop peu pour que l'on puisse y déceler des nuances intéressantes, comme ds star wars, par exemple. Non que je fûs un inconditionnel de star wars, mais voilà. <br /> Enfin, justement, par rapport aux parcours initiatiques des héros, ben il est trop rapide, beaucoup trop, et vaguement flou aussi (oui "vaguement flou, j'aime bien l'expression), on sait pas vraiment ce qu'il en est. En prolongement, le descriptif du fonctionnement de la magie est àla fois trop technique (on se croirait dans un livret de règles de jeu de rôles) et basique, peu évolué dans la représentation du monde qu'il fournit. <br /> Et pis aussi : le final fight. Déjàa, le principe m'agace un peu aussi ; mais en plus, quand le type SUPER MECHANT ET CRUEL ET TERRIFIANT ET SANS COEUR il fait semblant de tuer les gentils impuissants devant son pouvoir quasi-absolu et qu'à la fin en fait hop non t'as vu on était pas morts en vérité... <br /> Voilà... pour l'instant !<br /> <br /> ZOLG.
P
Comment ça le débat est fini... ha non, non, non, je suis pas d'accord !<br /> J'y ai un peu réfléchi depuis et j'ai des arguments à vous opposer , Monsieur.<br /> Certes l'écriture est facile, mais par exemple, je trouve que la description du parcours initiatique du jeune héros pour devenir magicien mais surtout de la jeune héroïne pour devenir bréteuse, même si il suit le vieux poncif de l'apprentissage maître-élève est quand même bien rendu...<br /> Enfin j'aime bien la figure de style lié au Dieu-qui-sait-tout qui échange une révélation contre une vérité, qui relance l'intrigue<br /> <br /> Qu'avez-vous à répondre à cela, Monsieur ?<br /> <br /> Pacman.
Z
Ah ouais ok, ok. Je comprends bien, et c'est dans ce sens en effet que tu avais écrit ta critique ; c'est seulement que, vus les nombreux éloges (et pas forcément que le tien) qui m'avaient été faits de l'ouvrage, je m'attendais à mieux. Il semble qu'on soit d'accord... et tant pis pour le débat ! <br /> <br /> Zolg.
P
Je veux bien convenir avec toi que cette série n'est pas la quintessence de la littérature médiéval fantastique.<br /> Je veux bien convenir que le style de l'auteur n'est pas digne d'une prose shakespearienne.<br /> Mais pour moi, ce n'est pas ce qu'on lui demande...<br /> J'ai présenté cette série comme une ouverture sur le genre, dans un style simple et compréhensible par l'amateur de polar ou de livre de vulgarisation sur la physique quantique, qui soit centré sur les personnages et pas descriptif d'un univers aux règles étranges et absconses...<br /> Alors évidemment pour un homme - enfin peut-être dans ton cas truc zarbi venu d'ailleurs - qui à l'habitude de lire ce genre de production évidemment, ça fait un peu roman écrit sur un coin de table pendant un trop long repas de famille.<br /> L'essentiel était ici de proposer une ouverture... et de conseiller plus exigent par la suite. J'espère que tu conviendra avec moi que de débuter par exemple par le Seigneur des Anneaux, la Roue du Temps ou l'Epée de Vérité, c'est un peu abrupte pour quelqu'un qui n'y connait rien...<br /> Dans l'attente de ta réponse...<br /> <br /> Pacman.
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