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E-maginaire
9 novembre 2011

Vadim, Jean : Le Père Porcher.

pereporcherNous avons déjà parlé je crois du problème des séries-fleuves par ici, et quand la question s'est posée à moi à propos de Terry Pratchett et de son interminable Disque-Monde, je n'ai pas longtemps hésité à dire non, en dépit du plaisir évident que j'avais pris lors de la lecture du Peuple du Tapis, du Grand Livre des Gnomes et surtout (encore merci Steph !) de l'excellent De Bon Présages. Alors, quand j'ai vu qu'il existait une mini-série qui en mettait en scène l'univers, je me suis dit que c'était l'occasion de le découvrir enfin et je n'ai pas hésité une seconde !

Sur la planète du disque-monde, posée comme chacun le sait sur le dos de quatre éléphants eux-mêmes portés par une immense tortue dérivant dans l'espace interstellaire, c'est l'hiver, et la saison de Porcher, étrangement similaire à notre Noël, approche à grands pas. Las ! Le père Porcher, artisan principal de la fête, a disparu !

La Mort elle-même va mener l'enquête, bientôt rejointe par sa formidable petite-fille Suzanne...

Mini-série constituée de quatre épisodes de quarante-cinq minutes chacun, Le Père Pocher sera l'occasion de nous emmener à la découverte de l'univers décalé de Terry Pratchett. Mais je ne peux pas dire que ce soit une grande réussite. Certes, on subodore quelque chose de pas mal, voire de carrément drôle, mais... incontestablement, quelque chose manque. Et on se demande si ce ne serait pas par hasard tout simplement l'humour, cet élément souvent considéré comme « juste en plus » et qui semble ici donner tout son sens au Disque-Monde tant, en son absence, tout ce microcosme ne prend pas et manque de liant. Quoi qu'il en soit, à chaque instant, on se sent pris de l'envie de basculer dans cette création aux règles étranges et farfelues... sans y parvenir. Les personnages sont là, relativement originaux, on se rend bien compte qu'il y a une logique toute particulière ; seulement, on n'y a pas accès. L'action prend le pas sur le reste, et au final, il faut bien l'avouer, c'est quand-même l'ennui qui prévaut sur le reste et qui ressort de tout ça. Comme si on était invité à entrer dans un formidable manoir aux hautes tours et aux arabesques enchanteresses, pour au final rester dans le vestibule... J'en veux pour preuve, par exemple, l'espèce de sentiment de gêne qui s'empare de nous quand on découvre, au début de la série, ce pauvre père Noël affublé de dents de sanglier et coupables de vilains et dérangeants grognements. Je suis vraiment pas un puriste, mais à ce moment, on se pose la question : pourquoi lui inflige-t-on cela, pauvre bonhomme ? Quel intérêt à changer le père Noël en cochon, plutôt, par exemple, qu'en aigle ou en ours ou en chaussure, tant qu'on y est ? On se trouve par ailleurs projeté ici ou là dans une académie de Magie haut-perchée au-dessus de la ville, et on en ressort sans comprendre ce qu'elle fait là ou ce qu'on y a fait. Les exemples de ce genre ne manquent pas ; on fait la connaissance de deux vigiles, plutôt sympathiques par ailleurs, chargés de la surveillance d'un centre commercial, puis ils disparaissent et puis voilà.

Une déception, donc, en dépit des décors réussis et de quelques acteurs assez charismatiques – je pense notamment à Suzanne. Vadim Jean (le réalisateur), peut-être à vouloir trop en faire et en montrer, ne trouve jamais le ton adéquat, et c'est bien dommage. Il ne fait dans le fond qu'adapter une histoire, quand on se rend compte que Terry Pratchett, comme tout écrivain talentueux finalement, raconte bien plus que des histoires...

Zolg.

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