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E-maginaire
16 mai 2011

Un vicomte pour berger ou l’actu numérique 2, le retour.

 

Cela fait un petit moment déjà que nous avions fait le point sur la production numérique des littératures de l’imaginaire. Pourtant de nouveaux acteurs sont maintenant en piste qui font bouger les choses. Il me semblait donc plus que temps de revenir sur ce sujet. Ce sera également l’occasion pour moi de vous annoncer une nouvelle spécificité de ce blog. En effet, e-maginaire compte rajouter une nouvelle corde à son arc (mais allez-vous dire, ce n’est plus un arc, c’est une harpe !) pour mériter le E de son maginaire en devenant un des seuls blogs qui traite de l’actu numérique de l’imaginaire. Je vous présenterai l’idée plus en détail dans un autre article.

Pour le moment, concentrons nous sur l’offre numérique. Quoi de neuf depuis la dernière fois ? Et bien tout d’abord, nous aborderons le catalogue Bragelonne qui est entré dans la danse à sa manière, devenant, comme à son habitude en quelques mois, leader sur l’offre (et le prix) avant de mettre à jour les actus des autres éditeurs. Nous vous présenterons ensuite une nouvelle revue numérique, Angle Mort, évoquerons la disponibilité de Casus Belli, D6dent et Jeu de rôle magazine en pdf. Enfin, il nous restera à dresser un bilan du premier prix du livre numérique et je crois que nous aurons fait le tour !

Le vicomte ne se déplace pas incognito.

bragelonnelogoLe 24 novembre dernier (2010), soit près d'un mois après que j’ai dit ma déception concernant l’offre numérique de Bragelonne, la maison d’édition me fait mentir en lançant, d’un coup, près de 100 titres au format EPUB et sans DRM. Les prix sont globalement très bas (entre 2€99 et 12€99) et l’offre très variée : nouveauté et fonds, fantasy, bit lit, SF… Du bonheur pour tous ! Si sa première incursion avait été fort décevante, là, je m’avoue époustouflé ! Comme à leur habitude, les éditeurs ne font pas les choses à moitié et se placent en porte drapeau de ce nouveau secteur. Depuis, chaque semaine procure son lot de nouveauté (toujours mixant leur fonds et leur office), vivifiant toujours l’intérêt du lecteur passionné. Car ils l’ont compris, le lecteur numérique est plutôt vorace. Mais ce n’est pas tout, ils animent aussi l’offre par de l’opérationnel régulier (surtout des baisses de prix). Présents sur toutes les plateformes numériques, communicant sur de nombreux canaux (blog, facebook, encarts pub, mises en avant en librairie numérique), on peut dire qu’ils déclinent bien leur stratégie « physique » de matraquage et de visibilité brute. Mais ici et pour le moment, qui s’en plaindra ?

Aujourd’hui, près de 170 titres (en moins de 6 mois !) sont disponibles dont presque 2/3 affichent des prix en dessous de 6€ ! Nulle raison donc qu’ils ne placent pas leurs ouvrages régulièrement en tête des ventes numériques ! Dire qu’ils sont courageux et volontaires ne serait pas usurpé (ils ont aussi les moyens…) et j’espère que cela donnera des idées aux autres…

Sinon, à l’ouest, rien de nouveau ?

En ce qui concerne le reste des éditeurs français, rien de bien nouveau, pour le moment.Bifrost_62

Le Bélial continue à nous offrir des EPUB de qualité (comme le Hades Palace que j’ai chroniqué il y a peu) et joue la transparence avec un bilan consultable sur leur forum : des débuts modestes mais significatifs. Ils nous ont aussi proposé de la nouveauté exclusive en numérique avec genèse 2.0 : loin des étoiles. Les premiers retours (trop rares !) sont plutôt positifs. Enfin, ils nous ont gratifié d’un premier Bifrost en PDF ! Ca se fête, même si le format n’est pas vraiment idéal pour une lecture sur liseuse et qu’ils ne garantissent pas que l’aventure continue. Wait and see… Quoiqu’il en soit, ces éditeurs font toujours un très bon travail et ils figurent parmi mes fournisseurs principaux de livres électroniques (il faut dire aussi que leur catalogue n’est pas très bien représenté en librairie) !

Pour le reste, Voy’el continue son bonhomme de chemin mais souffre sans doute de son manque de visibilité. Il propose ce mois-ci le livre numérique offert pour l’achat de la version papier. Malheureusement, le Bélial nous a annoncé que ça n’intéressait pas fort le public… Les moutons électriques stagnent un peu sur leur catalogue. Pour le reste, c’est toujours très cher (honteusement cher ?) et le piratage s’installe… Mauvais.

Nous, on a pas de pétrole, mais on a des idées !

Si les grandes structures éditoriales se perdent en palabres, si nos dirigeants arrivent à évoquer des lois plutôt stupides (cf. les propositions de loi pour le prix du livre numérique avant la commission mixte paritaire), il existe un certain nombre de petites structures qui, par leur implication, proposent de bien beaux projets. Parmi eux, la revue Angle mort.

angle_mortAngle mort en est déjà à son troisième numéro. L’aventure commence en novembre 2010 pour le lecteur. C’est une revue éditée exclusivement au format numérique qui nous fait découvrir, chaque trimestre, pour la modique somme de 2€99, une sélection de nouvelle francophone et anglophone assorties d’entretiens avec les auteurs. Si vous ne souhaitez pas l’acheter, son contenu vous sera tout de même dévoilé progressivement sur leur site. Ainsi vous pourrez profiter (si la lecture en ligne ne vous dérange pas) des petites perles que les éditeurs nous proposent. Vous manquerez tout de même les éditos et les interviews. Plutôt littéraire, cette revue devrait enchanter les chercheurs de talents et les voyageurs de l’imaginaire. Moi en tout cas, si je n’ai pas tout aimé, je n’ai pas regretté d’entendre des voix encore méconnues en France et de me régaler de celles que j’zppréciais déjà !

Notons rapidement que le numérique encourage ces investissements personnels. Je vous en avais déjà parlé mais le petit monde du jdr n’est pas en reste, côté investissement numérique : alors que les périodiques souffrent et que Casus Belli  cherche à respirer avant de pouvoir imprimer son numéro 6, on trouve tout de même les anciens numéros en pdf ; Jeu de rôle magazine 14 est disponible aussi au même format et gratuitement ; D6dent, qui ne donne pas de news depuis son deuxième numéro était exclusivement disponible en téléchargement. Alors certes, vous me direz que beaucoup de projets semblent en péril et que le numérique n’est pas un el dorado et je vous dirai que vous avez raison. Mais, en tout cas, il donne voix à de belles découvertes qui n’existeraient sans doute pas sans lui…

Si on met une coupe en jeu, tu crois qu’on aura plus de monde sur le terrain ?

balladelilak« Hey ! Qu’est-ce qu’on pourrait faire pour promouvoir notre liseuse ? -Ben chais pas moi, si on faisait un prix qui serait décerné à un roman publié dans un format lisible sur nos Sony PRquelquechose et qu’on était soutenu par un gars très connu genre Werber ? -Bingo ! ». C’est à peu près l’impression que j’ai eu en apprenant l’existence de ce prix. Car quel est l’intérêt ? Certains titres n’existaient même pas en format numérique et ont été fabriqués pour l’occasion. Il n’y a pas d’éditeur numérique représenté. Si la sélection était tout de même de qualité, elle n’avait pas vraiment d’identité. Et puis pourquoi de la SF, ce n’est même pas précisé ! Enfin, tout s’est passé dans le plus grand flou et un lauréat a été déclaré : Blandine Le Callet pour la Balade de Lila K. Si j’en ai bien aimé la lecture, lui aurais-je donné un prix ? Il y avait tout de même du Mauméjean, du Kloetzer et j’en passe. Au final, il me semble que ce prix a été une vaste fumisterie, dommage qu’ils ne l’aient pas remis pour le 1er avril…

Bien plus sérieux, le prix du livre numérique (ils sont vraiment originaux sur les titres !!) lancé conjointement par Actualitté, les éditions Ex æquo, la FNAC et A vous de lire, semble prometteur. Il propose de découvrir, par le biais d’un concours de nouvelles fantastiques (c’est la thématique de cette année), des nouveaux auteurs. Les lauréats seront publiés dans une anthologie numérique par Ex æquo. Résultat le 28 mai 2011. Si je ne doute pas que ce prix soit plus promotionnel que vraiment innovant (la FNAC entretient son image de libraire incontournable du numérique, les sites font leurs pubs ainsi que l’éditeur), il semble bien mieux foutu. Enfin l’avenir nous le dira…

Ce n'est pas en tournant en rond comme ça qu'on va finir par arriver quelque part !

Que dire en conclusion ? J’étais très enthousiaste à l’idée de vous parler à nouveau de numérique. Mais force est de constater que lorsque l’on met à plat l’ensemble des nouveautés depuis 6 mois, ce n’est pas brillant… On voit que le secteur n’en est encore qu’à ses balbutiements. On se débat, chacun essaye d’y aller de son idée, de tirer son épingle du jeu, mais peu de résultats sont probants. Le domaine de l’imaginaire n’est pas mieux loti. Pourtant, les études IPSOS pour le CNL dévoilées l’an dernier au salon du livre montrent que près d’un quart des lecteurs potentiels en numérique voudrait lire des romans touchant aux thèmes de l’imaginaire ! Alors qu’attendent les éditeurs pour réagir ? Sans doute que des pionniers comme Brag’, le Bélial ou encore Angle Mort établissent de belles routes bien lisses pour leurs grosses machines… Ce qui est sûr, c’est qu’à trop vouloir attendre pour tout garder comme avant (et surtout l’argent…) certains risquent de se retrouver sur le bord à regarder passer les trains…

Steph

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