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E-maginaire
16 juin 2014

WALTON, Jo : Morwenna.

Morwenna-de-Joe-WaltonUne petite fille sur un chemin de campagne, sautillante et joyeuse semble-t-il, des petites étoiles qui scintillent autour de ses mains… Une couverture étrange, pleine de nostalgie, dont on n’identifie pas l’appartenance à un genre. Surprenant, pour moi, chez Lunes d’encre une collection très SF. Ca attise ma curiosité… Puis le quatrième de couverture parle de magie, de fées, de littérature SF… Je ne comprends pas trop le sens de tout ça… J’adore déjà, je sens que ça ne ressemblera à rien d’autre ! Une lecture qui devrait être inoubliable… si tout se passe bien…

Morwenna a tout perdu lors d’un accident. Elle vivait au Pays de Galles, avec sa sœur jumelle bien aimée, jouant avec les fées. Elle était heureuse. Mais aujourd’hui sa moitié est morte et l’a laissée handicapée. Déracinée, elle est envoyée par son père qu’elle ne connaît pas en pensionnat à Arlinghhurst. Là tout n’est que rationalité, performance et concurrence. Pas d’ami, pas d’enchantement. Même les quelques fées qu’elle entraperçoit ne parlent pas le gallois. Elle pourrait invoquer la magie mais sa sorcière de mère la retrouverait alors… Et puis jouer avec des forces occultes aurait sans doute des conséquences. Reste la lecture, les littératures de l’imaginaire. Ursula Le Guin, Silverberg, Heinlein,… autant d’auteurs qui la soutiendront et la guideront ; peut-être même lui permettront de survivre et de se créer une nouvelle vie… si sa mère ne la retrouve pas…

Je vous disais que ce roman ne ressemblerait sans doute à rien d’autre et ça a bien été le cas ! Morwenna parle de l’enfance, de littérature, mais aussi de magie, de folklore. Morwenna est magique, poétique mais aussi un peu bavard. On ne sait pas toujours où l’auteur veut en venir mais le voyage fut très agréable pour moi.

Comment faire un compte rendu fidèle de cette œuvre ? Peut-on parler de roman initiatique ? Sans aucun doute. On parle d’abord de l’adolescence de Morwenna, 15 ans en 1979, et de ce qu’elle ressent. Ecrit à la façon d’un journal intime, on suit l’évolution de sa vie, ses questionnements, sa résistance aux changements. L’héroïne nous conte son quotidien qui ne serait pas bien différent de celui d’autres ados s’il n’y avait la magie, les fées et sa mère… Est-ce d’ailleurs réel ? Ou bien est-ce le refuge d’une petite fille à l’enfance très agitée et à l’imagination débordante ? Les détracteurs pourraient aussi dire que l’élément fantastique n’est qu’un prétexte pour meubler le vide scénaristique. Ce me semblerait très exagéré, même s’il faut convenir que l’intrigue est assez relâchée.

Un roman initiatique donc, dont le style, tout en simplicité (c’est une jeune fille qui écrit) et en finesse, soutient l’ambiance parfois un brin nostalgique, parfois énergique d’un moment de transition. J'ai aimé me perdre dans les pensées de Mori, me laisser bercer par l’écriture limpide de Jo Walton. Elle m’a pris gentiment par la main pour m’amener sur les collines du pays de Galles de son enfance (pourrait-on parler de biographie déguisée ?). Elle parle comme nul autre de sa région, de son pays, j’ai eu envie de partir découvrir cette région.

Et puis il y a la littérature, celle qui vous construit, qui vous soutient, celle qui vous donne la vie. Ici l’on ne parle que de SFFF. Les références sont légions. On y aborde les auteurs classiques, les auteurs oubliés. On a des avis tranchés, ceux d’une jeune fille au tempérament entier. On explore les thèses philosophiques de chaque auteur. Jusqu’à plus soif. J’ai adoré presque discuter de ma passion avec cette jeune fille, partager ou non son avis. J’ai eu envie de me pencher plus précisément  sur ces auteurs qu’elle défend et chérit car Morwenna est une déclaration d’amour au genre, sans aucun doute. Pour autant, ça m’a aussi parfois agacé. J’ai parfois eu l’impression d’une présentation pédante du savoir de l’auteur. A quoi bon un si grand nombre de références, très peu contextualisées, qui perdront sans aucun doute ceux qui ne comprennent pas de quoi l’on parle ? Voilà pour moi, la principale limite du roman.

Au final, malgré quelques réserves, Morwenna est un très beau roman sur l’adolescence, sur la SFFF. Touchant sans être lacrimal, ce roman distille une magie subtile qui saura vous charmer et vous rappellera sans aucun doute votre enfance. Morwenna ne ressemble à personne d’autre, ne cherchez donc pas à la rapprocher de quiconque ! Laissez-vous emmener par les chemins de traverses, sur les collines magiques du Pays de Galles. C’est un voyage que vous n’oublierez pas !

StepH

CITRIQ

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